Les Tests du Covid-19: la nécessaire contribution des laboratoires d’analyses et de biologie vétérinaires.
Les Tests du Covid-19: la nécessaire contribution des laboratoires d’analyses et de biologie vétérinaires.
Covid-19 revient en force; le nombre des cas d'infection et des régions contaminées ne cesse d'augmenter. Comme dans la plupart des pays affectés par la maladie, les tentatives de déconfinement précoce et le relachement des mesures restrictives qui a suivi ont eu pour résultat une recrudescence des cas de maladie due en bonne partie à l'ouverture des frontières et a un classement inopportun des pays infectés.
Les autorités sanitaires en charge de la lutte contre la pandémie ont renforcé les dispositifs en place et notamment les mesures de diagnostic rapide pour identifier les personnes contaminées, dans les foyers de maladie qui se déclarent quotidiennement. Les laboratoires de biologie médicale public et privés mobilisés sont surchargés et risquent d'être débordés. L'appel à la rescousse des laboratoires de biologie vétérinaires - dirigés par des biologiste vétérinaires titulaires des mêmes diplômes que leurs collègue médecins, disposant des mêmes équipements et utilisant les mêmes techniques - contribuerait à réduire cette surcharge.
Le laboratoire d'analyses et de biologie médicale vétérinaire, est une structure médicale où sont prélevés et analysés divers luides biologiques et autres échantillons d'origine animale sous la responsabilité de biologistes vétérinaires, qui en interprètent les résultats dans le but de participer au diagnostic et au suivi de certaines maladies infectieuses animales et de maladies transmissibles de l'animal à l'homme.
Ces laboratoires sont dirigés par des médecins vétérinaires qui se sont spécialisés, en post-doctorat, en biologie médicale. C'est une activité médicale distincte - comme le sont la chirurgie, la médecine interne, la dermatologie ou la virologie - menée dans un laboratoire de biologie médicale qui réalise les tests diagnostiques pour connaître la présence ou l'absence d'un virus déterminé dans un échantillon prélevé sur un animal malade ou suspect de l'être. La virologie progresse grâce à la multiplication des méthodes et techniques moléculaires et de l'amélioration de la sensibilité clinique des tests sérologiques.
Les virus sont souvent isolés de l'échantillon initial pour permettre de les cultiver en plus grand nombre et de produire un plus grand nombre de tests. Ceci est particulièrement important pour les échantillons contenant des nouveaux virus pour lesquels des tests de diagnostic ne sont pas encore développés, ce qui est le cas du nouveau coronavirus reponsable de Covid-19. Les résultats obtenus participent à la surveillance et au contrôle des maladies humaines ou animales.
Dans ce cadre, l'appui des laboratoires de biologie et d’analyses vétérinaires doit permettre au pays d'augmenter le nombre de tests de diagnostic de covid-19, réalisés. Ces structures, peu nombreuses mais présentes dans les grandes régions du pays, peuvent se joindre aux laboratoires de biologie médicale pour identifier les personnes positives à la présence du coronavirus en cause.Ces laboratoires vétérinaires sont accoutumés à analyser des centaines d'échantillons de sang par jour car ils ne travaillent pas pour un individu mais pour un troupeau d'animaux, notamment en élevage industriel. Pour pouvoir analyser un nombre aussi important, il faut être organisé et équipé pour les traiter. Les laboratoires de biologie et d'analyses vétérinaires pourraient être d'un bon apport pour effectuer les tests du Covid-19, éventuellement sous la supervision d'un laboratoire hospitalier avec lequel ils pourraient signer une convention de collaboration en vue de réaliser les tests requis.
Cette propostion concernerait les laboratoires publics ou privés, ne pratiquant pas en temps normal la biologie médicale, mais disposant des équipements et des personnels nécessaires pour réaliser si nécessaire un nombre important de tests dans de bonnes conditions, et qui se proposent de participer aux opérations de dépistage. Les laboratoires vétérinaires pourraient également réaliser les tests sérologiques qu’ils ont l’habitude de faire quotidiennement en grand nombre. Ils maîtrisent la technique ELISA de tets sérologiques, réputée plus sensible et plus spécifique que les tests rapides qui semblent avoir la faveur actuellement. Ces tests sérologiques seront indispensables à la réussite du déconfinement et à la compréhension de la circulation du virus.
En Europe, dès le début de la crise sanitaire, les laboratoires vétérinaires publics et privés avaient proposé leur aide. Ils étaient volontaires et prêts pour réaliser des tests PCR de détection du coronavirus du covid 19 et n'attendaient que d'être mandatés par les autorités sanitaires. Cette aide a été acceptée dès que les autorités sanitaires sont passés à la vitesse supérieure et entrepris de réaliser des tests massifs; c'est alors que les textes juridiques permettant aux autorités sanitaires de faire appel aux laboratoires vétérinaires ont étés promulgués. Ces laboratoires sont venus renforcer la capacité de ces pays à réaliser des analyses de dépistage du coronavirus; ils font maintenant partie du réseau des laboratoires de biologie médicales et sont en bonne place dans le dispositif de diagnostic du coranovirus après les laboratoires hospitaliers des ministères en charge de la santé publique et les laboratoires de biologie médicale.
En France, l'association qui regroupe les entreprises privées d’analyses vétérinaires, s'est alliée au syndicat de l’industrie du médicament et réactifs vétérinaires. Ils ont réussi par avoir l'appui de l'Académie nationale de médecine et de l'Académie vétérinaire de France pour persuader les autorités sanitaires du pays, d’intégrer les entreprises du secteur vétérinaire dans le dispositif de lutte contre le covid-19. Un peu plus de huit jours après l'appel de l'Académie vétérinaire de France, suivi des avis favorables des académies nationales de médecine et de pharmacie, le gouvernement, par un décret et un arrêté, a enfin autorisé un recours élargi à d'autres laboratoires d'analyses que ceux de biologie médicale pour le dépistage du Covid-19, dont les laboratoires départementaux vétérinaires. Les laboratoires publics de recherche, vétérinaires et départementaux, sont désormais habilités à effectuer des tests sérologiques.
Le décret publié indique ainsi que «lorsque les laboratoires de biologie médicale ne sont pas en mesure d'effectuer l'examen de détection du génome du Sars-CoV-2 par RT PCR (...) ou d'en réaliser en nombre suffisant pour faire face à la crise sanitaire, le représentant de l'Etat dans le département est habilité à ordonner (...) soit la réquisition des autres laboratoires autorisés à réaliser cet examen ainsi que les équipements et personnels nécessaires à leur fonctionnement, soit la réquisition des équipements et des personnels de ces mêmes laboratoires nécessaires au fonctionnement des laboratoires de biologie médicale qui réalisent cet examen ».
D'autres pays européens comme l'Allemagne, l'Italie et la Belgique, ont devancé la France pour ce recours à d'autres laboratoires.
En Tunisie, les dispositions réglementaires nécessaires devraient être prises pour permettre à ces laboratoires de contribuer à l'effort national de lutte contre la pandémie partout où se manifestera le besoin, de réaliser les opérations matérielles de tests, soit dans le cadre du Mandat Sanitaire pour ce qui est des laboratoires vétérinaires privés, soit dans le cadre d’un partenariat public-privé, organisé avec un laboratoire de biologie médicale hospitalier.
Avec le retour en force de covid'19 l'apport des laboratoires de biologie vétérinaires ne devrait pas être négligé et il est étonnant que les organes statutaires vétérinaires n'aient pas encore fait cette proposition aux autorités sanitaires en charge de la gestion de l'épidémie de covid-19.
Dr. khaled El Hicheri
Bravo cher Si Khaled pour cette mise au point pour faire participer les laboratoires vétérinaires a l'effort national de lutte contre covid-19.
RépondreSupprimerL'institut pasteur de tunis et l'institut de recherche vétérinaire ne manquent pas de veterinaires seulement il faut les impliquer et leurs donner les moyens pour travailler ils sont capables avec leurs collègues et collaborateurs de produire le vaccin anti-covid comme l'ont fait au paravant pour plusieurs vaccins exemple le RABIRABTA pour la rage...
D'ailleurs en Italie dès les premiers jours de la pandémie les instituts zooprophylactiques gérés par les médecins vétérinaires ont commencé tout de suite à faire les analyses et ont développé des tests de dépistage...
En Tunisie malgré le changement on vie toujours le cloisonnement et entre les structures...cest l'égoïsme qui prime.
J'espère que cet article puisse donner à réfléchir et considérer que le pays est pour tous.