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Histoire du caducée vétérinaire


https://www.veterinaire.fr/fileadmin/user_upload/cadumercure.pngL’histoire du caducée, emblème des corps de santé, remonte loin dans le temps. Il n’est pas une profession de santé, qui n’arbore un caducée spécifique où se retrouvent : le bâton, le serpent et les ailes. Le caducée vétérinaire n’échappe pas à la règle.

Des caducées spécifiques à chaque profession ont, au cours des temps, été arborés sur les enseignes, les panneaux indicateurs, les véhicules des professionnels de santé, les ordonnances, les papiers à en-tête, les enveloppes, les porte-clés et bien d’autres objets liés aux activités professionnelles.

Il convient, toutefois de signaler que le caducée est souvent confondu, à tort, avec l'emblème du corps médical, le bâton d'Asclépios ou bâton d'Esculape, avec la coupe d'Hygie des pharmaciens ou d'autres symboles médicaux ou paramédicaux dérivés de ces derniers.

L’origine du caducée se trouverait dans la mythologie grecque ou romaine, faite de légendes et de fables qui expliqueraient l’origine du caducée comme étant l'attribut de deux divinités : Hermès (Mercure) et Asclépios (Esculape). Il existe donc deux légendes différentes et deux caducées différents :

Le caducée de Mercure

Dans la mythologie Grecque, Hermès (Mercure) fils naturel de Zeus est le dieu du crépuscule, messager des dieux, principalement de Zeus, donneur de la chance, inventeur des poids et des mesures, gardien des routes et carrefours, dieu des voyageurs, des commerçants et des orateurs.  Symbole de l'activité il est aussi le dieu de la pénombre et, par suite, des voleurs qui attendent l'obscurité pour accomplir leurs mauvaises actions.

La légende dit qu’un soir, il déroba à Apollon, son demi-frère, un magnifique troupeau de cinquante génisses en prenant d'ingénieuses précautions pour dissimuler les traces de son larcin. "Les sabots de devant étaient placés en arrière et les sabots de derrière en avant, lui-même, comme les génisses, marchait à reculons". Dévoilé, après l'intervention de Zeus, il donna à Apollon pour rentrer en grâce, le secret de la lyre qu'il venait d'inventer en tendant des cordes sous une carapace de tortue. Apollon, flatté dans son amour propre de Dieu de l'Harmonie et de la Musique, pardonne et remet à Mercure, pour sceller la paix, le caducée, baguette magique de la richesse et de la félicité qui, d'après Homère, "lui sert, au gré de ses désirs, à charmer les dieux et les hommes ou à réveiller ceux que le sommeil a dompté". Le caducée devient ainsi le principal attribut de Mercure qui l'utilisera désormais pour conduire les âmes aux enfers.

Le caducée proviendrait lui-même du devin Tirésias. Celui-ci rendu aveugle par Athéna (Minerve) qu'il avait surprise toute nue alors qu'elle se baignait avec les nymphes, aurait reçu de la déesse offensée mais secrètement compatissante, outre le don de comprendre le langage des oiseaux, "un bâton de cormier avec lequel il conduisait aussi sûrement que ceux qui voyaient".

Le caducée, qui était fort simple à l'origine se compliqua de plus en plus par la suite. D'abord constitué par une simple baguette d'olivier, de sorbier ou de laurier, on commença à le prolonger par une sorte de couronne circulaire surmontée d'un croissant, de façon à former un chiffre 8 dont la boucle supérieure était ouverte vers le haut.

La fable raconte que Mercure sépara un jour de son bâton magique deux serpents qui se battaient : les deux reptiles, subitement calmés, s'entrelacèrent autour de la tige d'olivier et le caducée, ainsi complété, devient le symbole de la paix. Mais Mercure, messager rapide et infatigable, mit pour aller plus vite, des ailes à ses sandales, ces mêmes ailes furent ajoutées à son caducée.

Le caducée dont se réclament plusieurs professions médicales est diversement composé. Généralement, il est figuré par une tige centrale, terminée en haut, soit par un bouton ou une flamme, soit encore par un miroir ovale. Autour de cet axe s'enroulent tantôt un serpent, la tête tournée en haut, tantôt deux serpents entrelacés dont les têtes dressées se font face de part et d’autre de l'extrémité supérieure de la tige. Il en est enfin auxquels s'ajoutent deux ailes d'oiseau déployées transversalement.

Le caducée d’Esculape

 Le caducée médical ou caducée d'Asclépios (Esculape), est un emblème qui provient de la mythologie grecque. Il représente un bâton d'olivier, signe de vie, autour duquel est enroulé le serpent d'Asclépios, symbole du dieu grec de la médecine. Il est utilisé depuis plusieurs siècles pour représenter les professions médicales. Dans la mythologie grecque, Asclépios (en grec ancien Ἀσκληπιός / Asklêpiós ou Esculape, en latin Aesculapius) est dans l'épopée homérique un héros thessalien puis, à l'époque classique, le dieu gréco-romain de la médecine. Dieu de la médecine, il n'est donc pas étonnant que l'un de ses attributs, le bâton d'Asclépios, soit un des symboles des professionnels de santé. Esculape est souvent représenté debout tenant à la main un bâton de pèlerin, symbole du voyageur universel, avec un serpent enroulé autour du bâton. Le pouvoir médicinal du caducée réside dans le fait qu’il a la capacité de guérir les morsures de serpents.

La symbolique : le serpent est symbole du savoir ; en s'insinuant dans les fissures de la Terre, il était sensé connaître tous les secrets, les vertus des plantes médicinales et les mystères de la mort. Le serpent serait lié à l'art de guérir, à la fécondité et à la vie, il symbolisait le médicament tandis que la baguette symbolisait l'arbre de la vie, la vie que le médecin essayait de sauver avec les médicaments. Le bâton représenterait l'axe du monde, l'arbre de vie ou une arme magique. La baguette et le bâton sont les symboles de l'autorité, de la puissance et de la dignité. Le bâton d'Esculape aurait été utilisé pour la première fois comme emblème de la Médecine au VIème siècle

Le caducée d'Esculape est d'une autre légende : on raconte qu'Esculape avait vu venir à lui un serpent, la gueule menaçante. D'instinct, il avait tendu en avant le bâton qu'il tenait à la main, et après que la bête s'y fut enroulée, il en avait frappé le sol avec violence et du coup étourdi l'animal. Il introduisit alors certaines herbes dans la bouche du reptile et le ramena ainsi à la vie. Celui-ci devait à jamais lui rester attaché en signe de reconnaissance. La science des plantes médicinales d'Esculape se trouvait affirmée et, du même coup, son empire sur le serpent.

On prit ainsi l'habitude de faire figurer auprès d'Esculape un serpent enroulé autour du bâton sur lequel s'appuyait le dieu de la Médecine, ce fut son premier "caducée".

Le caducée vétérinaire

Caducée de vétérinaireLe caducée utilisé dans la profession vétérinaire est fortement inspiré de celui des médecins : faisceau de baguettes autour duquel s'enroule un serpent et que surmonte un miroir. L'originalité pour les vétérinaires réside dans le "V".

Le caducée d'Esculape conserve le bâton et le serpent, indice du pouvoir de guérir et troque les ailes, soit pour une coupe (source de bienfaisance), soit pour un miroir, c'est à dire, selon Littré, un miroir métallique sur lequel sont gravés légèrement des signes cabalistiques, assez distincts pour être vus sans troubler les reflets du miroir. Avec ce miroir, on devait apercevoir les choses éloignées ou dominer l'avenir : le diagnostic et le pronostic. C'est ce caducée d'Esculape auquel on a ajouté un V qui est devenu l'emblème de la médecine vétérinaire.

Dr. Khaled El Hicheri 

Sources : article rédigé par le DV Jean-Pierre KIEFFER pour la revue n°31 (novembre 2007) de l'Ordre des vétérinaires. Professeur C. Bressou (revue AC, janvier 1964). Dictionnaire Littré. Wikipédia. 

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