La maîtrise des résidus, des déchets, des effluents, et des rejets.
En élevage, des produits chimiques sont utilisés comme additifs, dans les aliments pour animaux, tels que les antioxydants ou les produits antifongiques, les colorants ou les désinfectants. Tous ces produits constituent également des risques potentiels non négligeables pour la santé publique. Par ailleurs, malgré de rares contrôles, la tendance à l'utilisation de substances antimicrobiennes dans l'alimentation animale à des niveaux sous-thérapeutiques et à l’utilisation d’aliments médicamenteux et l'absorption indirecte de médicaments vétérinaires, provoque la présence de résidus dans les produits animaux destinés à l'alimentation humaine entraînant des risques toxicologiques et microbiologiques. La présence de résidus de pesticides et de médicaments vétérinaires dans les viandes, le lait, les œufs et autres produits animaux n’est ni rare ni exceptionnelle ; elle ne fait malheureusement pas encore l'objet de programmes de contrôles généralisés.
L'importation, l'homologation, la distribution et l'utilisation des pesticides doivent être strictement contrôlées. Les directives FAO/OMS pour leur utilisation sont claires et leurs utilisateurs doivent être sensibilisés à la manipulation et aux méthodes d'application de ces produits. Pour cela, l’information, les séminaires et les cycles de formation sur la présence de résidus dans les produits animaux sont absolument nécessaires. La planification réfléchie des interventions de santé animale qui tiennent compte des conséquences possibles sur l'environnement est devenue une nécessité urgente. Elle relève de la responsabilité des vétérinaires en charge des services officiels. Il est essentiel que toutes les personnes qui participent à l’application des programmes de santé animale, comportant la manipulation et l'administration de produits vétérinaires soient bien informées du danger potentiel que ces produits représentent pour l'environnement. En outre, les produits destinés à être utilisés et administrés par des personnes non spécialisées, comme les éleveurs, devraient être accompagnés d'instructions claires et accessibles, avertissant ces utilisateurs des dangers pour les animaux et pour l’environnement d’une utilisation excessive et non prescrite de ces produits.
Les vétérinaires praticiens et spécialisés peuvent intervenir en apportant leur aide et leur expertise sur certaines questions telles que la maîtrise des rejets des élevages et la maîtrise des déchets médicamenteux. Les déchets animaux (fumier, litières ou déjections de volailles, lisier et cadavres) constituent une contrainte qui doit être levée lorsqu'on projette l’implantation de nouveaux locaux d’élevage, notamment dans les systèmes de production industrielle, d’abattoirs ou d’unités de transformation des produits de l’élevage. L’intervention des vétérinaires peut se faire dans l’organisation, l'utilisation ou l'élimination sans danger de ces déchets et rejets. C’est ainsi que les déchets des abattoirs et les déjections des élevages avicoles industriels, traités selon des méthodes appropriées, peuvent constituer des sous-produits intéressants. Il faut, toutefois, prévoir la stérilisation des saisies au niveau des abattoirs ou des matières contaminées dans les élevages, avant traitement et mise en circulation.
La gestion des effluents et des déchets est un domaine où les vétérinaires privés peuvent participer en tant que conseillers, dans le cadre des plans de gestion environnementale et de maîtrise des pollutions d’origine animale. Ils peuvent conseiller les éleveurs dans la mise en place de réseaux de collecte de médicaments vétérinaires. Ces déchets, considérés à risque, peuvent être collectés par des vétérinaires praticiens qui participeront ainsi à une démarche qualité concernant la gestion des déchets. Les vétérinaires peuvent aussi effectuer des audits d’environnement et des écobilans.
Sur le plan législatif, il serait indiqué de contraindre par les textes, les unités industrielles d’élevage et de transformation des produits de l’élevage, de se doter de stérilisateurs ou d’incinérateurs et ce, d’autant plus qu’il n’existe pas en Tunisie d’établissements d’équarrissage pour récupérer les cadavres d’animaux, les traiter, les stériliser et les transformer en engrais organiques ou en farines animales. Pour ce qui concerne les établissements de santé (hôpitaux, cliniques, laboratoires de biologie,d’analyse et de recherche) il a été constaté que le traitement de leurs rejets et effluents est déficients.
Dr. Khaled El Hicheri
Medical Veterinary International
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