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Napoléon et la médecine vétérinaire *

NaNapoléon et la médecine vétérinaire *

 

En France, pendant les bouleversements engendrés par la Révolution française, les écoles vétérinaires faillirent être supprimées et ce fut Napoléon 1er qui, en 1813, s’intéressa à l’enseignement vétérinaire et déplora son faible niveau. Il porta à cinq les écoles vétérinaires de l’Empire et créa deux classes de professionnels : Les maréchaux-vétérinaires qui feront trois années d’études et les médecins vétérinaires qui en feront cinq. Il ébaucha l’organisation administrative de ce que seront par la suite les Services Vétérinaires. Il valorisa le diplôme de médecin vétérinaire et interdit aux services de l’État de faire appel à des vétérinaires non diplômés. En 1825, l’école de Toulouse fut créée et une ordonnance royale établissait l’attribution du diplôme de vétérinaire après quatre années de scolarité. Mais ce ne fut qu’en 1923, soit un siècle plus tard que les écoles vétérinaires françaises accédèrent au statut d’établissement d’enseignement supérieur.

 

Depuis, les vétérinaires ne cessèrent de faire parler d’eux. Ils contribuèrent de manière décisive aux grandes découvertes médicales et assistèrent Pasteur alors que les médecins lui refusaient leur aide, ce qui lui fit dire « Si j’avais à refaire mes études, c’est sur les bancs des écoles vétérinaires que je les aurai fait ». En quelques décennies, la médecine vétérinaire, progressa considérablement. La répercussion de ce progrès sur la formation dans les écoles vétérinaires ne tarda pas, imprimant à l’enseignement qui avait longtemps cherché sa voie, le caractère scientifique qui le distingue de nos jours.

 

Cette affirmation du caractère scientifique de la médecine vétérinaire permit aux vétérinaires de s’imposer non seulement au niveau des activités de libre pratique, dans les campagnes et dans les villes mais également au niveau des activités administratives et des actions organisées par l’État durant la période ou le transport des marchandises et des voyageurs prenait un essor considérable et ou l’élevage du cheval se développait pour répondre aux besoins du trafic commercial. Le développement rapide des industries et du commerce, avec comme conséquence une augmentation du trafic, nécessitant une importante cavalerie, avait alors entraîné la multiplication des réglementations sanitaires ; ce qui eut pour effet l'ouverture des portes de l'administration aux vétérinaires. Leurs débuts dans l’administration n’avaient pas été faciles ; ils étaient placés sous la tutelle des médecins qui, en l’absence de vis-à-vis plus compétents, étaient sollicités par les autorités dans la lutte contre les épizooties ou pour l’élaboration des textes réglementant la santé animale. Mais les vétérinaires finirent par s’imposer et par écarter progressivement les médecins, sollicités par le développement des disciplines qui leurs sont propres, pour devenir les seuls interlocuteurs valables pour tout ce qui concernait la santé des animaux et l’hygiène publique vétérinaire.


Dr. Khaled El Hicheri

*extrait du livre de l’auteur « Médecine vétérinaire en Tunisie : passé, présent et avenir »


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