Risques
professionnels vétérinaires : RISQUES CHIMIQUES et ALLERGIQUES
Les vétérinaires praticiens,
indépendamment des accidents et des risques pathologiques, sont exposés
quotidiennement, dans l’exercice de leurs activités, à de multiples
risques chimiques ou allergiques.
Risques
chimiques
Dans leur article publié en 2000, Jeyaretnam
et Jones ont dressé l'inventaire des substances chimiques potentiellement
dangereuses pour les praticiens vétérinaires. La liste est longue et les
risques sont variés, incluant notamment les risques mutagène, tératogène et
carcinogène, la toxicité aiguë, l'inflammabilité, les risques d’explosion,
l'irritation de la peau, et les atteintes pulmonaires. Parmi les produits les
plus communément cités se trouvent les désinfectants, les gaz anesthésiants,
les anesthésiques injectables, les insecticides, les molécules de
chimiothérapie, les analgésiques, ainsi que certains agents thérapeutiques dont
les antibiotiques, les hormones et les solvants. Parmi ces produits se distinguent
les gaz anesthésiques.
L'exposition mal ou non contrôlée à
ces substances a été associée à des affections rénales et hépatiques, à des
avortements spontanés, à des malformations congénitales, au cancer, à des
désordres neurologiques et psychiques. Sans compter le risque lié à l'auto injection
accidentelle de produits destinés à l'animal. Les auteurs soulignent enfin la
fréquence des toxicomanies dans les professions médicales et paramédicales sans
être d'ailleurs en mesure, faute d'études précises, de l'extrapoler au monde
vétérinaire.
Risques
allergiques
Les praticiens vétérinaires sont
exposés, quotidiennement, à des réactions allergiques dues à de nombreux
produits organiques d'origine animale, susceptibles de provoquer irritations ou
réactions allergiques. C'est le cas en particulier des différents fluides
corporels tels que salive, sang, urine, fécès ou liquide amniotique. C’est
aussi le cas de nombreux produits vétérinaires, médicaments et autres, entrant
en contact accidentel avec la peau.
Les agents thérapeutiques sont
aussi, souvent, des allergènes en puissance. Les antibiotiques, peuvent être à
l'origine de réactions cutanées ou d'affections respiratoires, notamment la
spiramycine, la tylosine, la pénicilline, la néomycine et la streptomycine. De
leur côté, les ectoparasites, quant à eux, jouent un rôle non négligeable dans
le développement d'affections respiratoires allergiques. Enfin, il apparaît que
d'assez nombreux praticiens sont allergiques au latex des gants chirurgicaux de
protection ainsi qu'à la poudre qu'ils contiennent pour faciliter leur
utilisation et aux gants plastiques à un seul usage, utilisés pour les fouilles
rectales ou lors d’insémination.
Dr. K. El Hicheri
Parmi les molécules les plus dangereuses de par leur toxicité, il y a lieu de citer nommément la tilmicosine (Micotil 300, princeps d’Elanco ou Tilmo 300, générique de Timpharm) qu’il faut manipuler avec la plus grande prudence en raison de son effet inotrope + sur le myocarde en cas d’auto injection par inadvertance nécessitant l’administration IV en milieu hospitalier de CaCl2. À noter que depuis sa mise sur le marché, le générique tunisien, quatre fois moins cher que le princeps, enregistre des ventes record.
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