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Nous sommes tous concernés par la santé des animaux




Le commun des mortels ignore les liens qui existent entre les maladies animales et les maladies humaines. Le nombre et la gravité des maladies animales, ou dont l’animal est simplement vecteur, transmissibles à l’homme, est considérable aussi, l'importance et l'avenir de la santé des animaux nous interpellent-elles pour la protection de notre santé, pour notre alimentation et pour l’amélioration de nos conditions de vie.
La santé des animaux de rente est plus que jamais menacée par les conflits armés qui interdisent toute intervention des services vétérinaires, par les changements climatiques qui entrainent des crises écologiques (sécheresses, inondations …) qui affectent la santé des animaux, et par le développement des moyens de transport intercontinentaux qui contribuent à la propagation rapide des agents pathogènes.  C’est ainsi que :
    Les cas de rage, de brucellose de leishmaniose et d’autres maladies zoonotiques sont signalés, en plus grand nombre, en Syrie depuis le début du conflit.
·      Le réchauffement climatique a permis aux vecteurs des virus de la fièvre catarrhale et de la west Nile disease, d’atteindre des pays jusque-là indemnes.
·     L'augmentation de la température et de l'humidité favorise le développement de certains agents pathogènes.
·      Les sécheresses se manifestent partout et plus particulièrement en Afrique
·    Les transports aériens de passagers et de fret ont triplé au cours des 25 dernières années et les maladies se propagent plus rapidement que jamais auparavant.

De nombreuses vies humaines, dépendent de la santé des animaux
Les maladies qui affectent les animaux nous affectent également (plus de 60% des maladies infectieuses auxquelles nous faisons face au cours de notre existence sont d’origine animale). Contrer ces maladies tant qu’elles sont chez les animaux, protège notre santé ; en outre, elles sont plus faciles et moins onéreuses à combattre chez les animaux qu’après leur passage chez l’homme.
Les efforts déployés ces dernières années par les médecins vétérinaires et les médecins dans le cadre de la prévention, de la gestion de crise et de la lutte contre certaines zoonoses, telles que l’ESB ou l’influenza aviaire, démontrent s’il le faut, la relation interdépendante entre la santé animale et la santé humaine, la santé étant « une » selon le concept « One Health » qui associe les chercheurs et les professionnels de la santé, des deux domaines de la médecine, dans la lutte contre les maladies transmissibles et mortelles, telles que la rage ou la grippe aviaire.
Si ces maladies animales épizootiques et enzootiques sont de moins en moins fréquentes dans les troupeaux de la plupart des pays développés, c'est grâce à la vigilance des services vétérinaires, à une meilleure exploitation des troupeaux, à la surveillance épidémiologique, à la biosécurité et aux vaccins et médicaments. C’est ainsi que les antibiotiques ont contribué à la réduction des cas de mammite clinique chez les bovins laitiers de Grande Bretagne, d'environ 80% au cours des 30 dernières années. Ceci est important car lorsque les animaux sont sains et bien entretenus, ils produisent des aliments en plus grandes quantités et de meilleure qualité nutritionnelle

Des aliments de qualité, en quantités suffisantes ne peuvent être produits que par des animaux en bonne santé.
Les maladies animales sont nombreuses ; elles provoquent des mortalités parmi les troupeaux et affectent la productivité des animaux survivants et la qualité de leurs productions. Les pertes occasionnées sont considérables. De 2000 à 2012, les pertes occasionnées par 6 épizooties, parmi d’autres, ont atteint 60 billions de dollars US, soit plus que le produit national brut de la plupart des pays africains.
Quand on sait que 75% des revenus des pays les plus pauvres dans le monde proviennent des productions animales, on peut mesurer l’importance que revêt la bonne santé de leurs troupeaux. Maintenir les animaux en bonne santé, favorise le dynamisme de nos éleveurs et assure la croissance de leurs revenus. Indépendamment des pertes de cheptel, les maladies animales, aussi bien enzootiques qu’épizootiques provoquent d’importantes pertes de ressources alimentaires, appauvrissent encore plus ces populations et nuisent aux économies de régions entières et au commerce international. 
Les petits exploitants comptent sur leurs animaux pour une partie de leur alimentation pour la fumure de leurs champs et pour alimenter la trésorerie familiale, aussi, lorsque leurs animaux souffrent de maladies et en meurent parfois, ils se trouvent confrontés à une perte économique désastreuse et à une grave menace pour leur subsistance.
La profession vétérinaire sur le devant de la scène
Si la santé des animaux nous concerne tous, elle concerne en premier lieu les médecins vétérinaires, en lesquels les éleveurs ont placé tous leurs espoirs. Dans les pays développés, la spécialisation des médecins vétérinaires et la sophistication croissante des services qu’ils offrent ont contribué à l’augmentation de la durée de vie des animaux domestiques et à l’amélioration de leur bien-être, ce qui leur a permis de produire plus d’aliments d’origine animale de qualité.
Cependant, cette spécialisation croissante, associée à d'autres facteurs comme le salaire, les contraintes familiales et sociales ou les préférences personnelles, ont créé un vide dans le groupe des vétérinaires pour gros animaux ou « ruraux » qui n’a pu être comblé malgré l’installation de cabinets de groupe ce qui risque de se répercuter négativement sur la couverture sanitaire des troupeaux et sur leurs niveaux de production, dans ces pays.
Dans les économies en développement, les vétérinaires interviennent pour la réalisation des programmes de prophylaxies médicale et sanitaire, les traitements collectifs et individuels et le conseil. Ce sont des conseillers hautement spécialisés qui fournissent des conseils sur la santé, l’alimentation et la conduite du troupeau. Leur formation et leur expérience leur permet de prévenir ou de limiter la propagation des maladies dans une exploitation ou une région. 

Nous sommes tous concernés par la santé des animaux ; les seuls qui ne sentent pas concernés sont les gouvernements qui se sont succédé qui ont ignoré les demandes des éleveurs et qui ont marginalisé la médecine vétérinaire, ignorant le rôle important que les vétérinaires devraient jouer dans l'élaboration de la politique de l’élevage et de la santé animale et humaine

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