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Covid-19: offensive passagère ou une menace permanente?


Covid-19: une offensive passagère ou une menace permanente?

Partie d’un foyer d’un nouveau Coronavirus, identifié dans une province chinoise, l’épidémie de covid-19 s’est rapidement propagée, évoluant en pandémie qui continue de s’étendre. Des mesures restrictives et de police sanitaire ont été prises par les autorités des pays infectés pour ralentir sa progression, entrainant des dommages considérables à l’économie des pays, à l’activité industrielle, commerciale et de service ainsi qu’à la vie sociale. L’épicentre de l’infection c’est déplacé d’Asie vers l’Europe puis l’Amérique du Nord et enfin l’Amérique du Sud. Sa prochaine étape serait probablement l’Afrique. Au cours de ce périple, certains pays ont été plus touchés que d’autres:
La Chine: des mesures drastiques avaient été prises dès les premiers cas de maladie. Le nouveau coronavirus SRAS-CoV2 s’était propagé dans le pays puis à l’étranger. Il avait fait rage pendant des semaines à Wuhan. Les autorités avaient totalement isolé la ville, à partir du 23 janvier puis ont étendu cette isolement à toute la province de Hubéi pendant plus de 2 mois; puis les responsables chinois de la santé ont déclaré que la ville et la province n’ont pas signalé de nouveaux cas, en foi de quoi, il a été mis fin au verrouillage qu’elles avaient imposé dans la majeure partie de la province. Le déconfinement est toutefois loin d'être total; pour quitter Wuhan et la province, les voyageurs doivent disposer d'un certificat médicale attestant qu'ils n'ont pas été infectés par le virus. La crainte est maintenant “l’effet boomerang” où la Chine pourrait affronter une nouvelle attaque du coronavirus en provenance d’Europe et des Amériques où l’infection bat son plein.
Après les succès enregistrés dans l’exécution de son plan d’urgence, la Chine devient le leader mondial de la réponse efficace à l’infection par le SRAS-CoV2, alors que les États-Unis et l’Europe ont démontré leur impréparation et leur inefficacité dans la lutte contre la pandémie.
Depuis la situation qui s’était stabilisée a vu l’apparition, la mi-juin, d’un nouveau foyer de Covid-19 à Pékin, plus de 100 cas ont maintenant été confirmés. L’origine et l’étendue de ce foyer sont actuellement à l’étude.. La menace est toujours là.
L’Italie: C’est la pire crise qui frappe le pays depuis la 2ème guerre mondiale. L’Italie était plus malade que tout autre pays, y compris la Chine, qu’elle avait devancé dans cette course à la mort. l’infection s’était étendu rapidement à tout le pays. Le gouvernement avait imposé des restrictions sans précèdant. Le nombre de nouveaux cas s’était stabilisé depuis le 17 mars; le nombre de nouvelles infections s’était ralenti. Les patients hospitalisés qui présentaient un bilan de santé normal avaient été autorisés à rentrer chez eux. Un retour au confinement n'est par ailleurs pas à exclure si le nombre de cas repart à la hausse. Pour l’instant il n’a pas été signalé de résurgence, ni de réactivation d’aciens foyers.
L’Espagne s’était placé en troisième position derrière la Chine et l’Italie. Les aurorités avaient verrouillé le pays et l’avaient placé en état d’urgence depuis le 13 mars; la population a été confinée. Malgré ces mesures drastiques, l’épidémie se propage rapidement; le pays a fini par compter le quatrième plus grand nombre de cas confirmés dans le monde et le troisième plus grand nombre de décès et s’était placé après les États-Unis, l’Italie et la Chine, dans ce macabre palmarès. Le récent verrouillage d’une zone infectée de catalogne laisse craindre une nouvelle attaque de covid-19.
Les USA: Depuis le premier cas de covid-19, détecté fin janvier, le pays fait face à une épidémie absolument désastreuse et se place en tête des pays infectés, alors que le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint. Le taux de mortalité augmente rapidement. Au 07 juillet, les États-Unis ont enregistré plus de 130 000 décès et près de 3 millions de cas. Tous les Etats signalent plusieurs cas d’infection et de décès. La propagation de la maladie est si rapide qu’aucun Etat n’est épargné. Les tests révèlent un nombre plus important de personnes infectées. Le CDC annonce que pour un personne officellement déclarée infectée, 10 autres, non déclarées, sont ou ont été infectées. Les voyages en provenance des pays de l’UE, du Royaume-Uni, de l’Irlande et de la majeure partie de l’Europe continentale, avaient été interdits. Plus de 60% de la population a été appelée à rester strictement confinée; les rassemblements de plus de 10 personnes ont été interdits. Le nombre de cas augmente dans 37 Etats alors que les américains fêtent l’ Indépendance Day. Léconomie du pays est largement affectée; un grand nombre d’entreprises ont été forcées de fermer et des millions d’Américains sont au chômage. La vie publique est de plus en plus fermée.
l’OMS vient d’annoncer l’inefficacité de la chloroquinone contre covid-19 que Trump continue à vanter.
Les troubles sociaux liés aux brutalités policières, ont coïncidé avec l’épidémie la plus meurtrière au monde. Les épidémiologistes se sont inquiétés du fait que les milliers de personnes qui manifestaient en groupes compacts, pourraient propager le virus à grande échelle et provoquer une recrudescence des infections.
Ce qui a fait défaut, c’est un leadership efficace et une réponse nationale coordonnée. Les dirigeants américains ont déjà été discrédités auprès de leurs concitoyens et à travers le monde par leur gestion catastrophique de la crise sanitaire qui ne fait qu’empirer. Il est fort probable que les USA soient les derniers à sortir de la vague Covid, non sans avoir enregistré un nombre très élevée de mortalités.
Le Brésil: la situation du Brésil est plus qu’inquiétante, l'ensemble des Etats sont affectés; le plus grand pays d'Amérique latine, géant de 212 millions d'habitants, est aussi le 2e pour le nombre de contaminations enregistrées. Il vient de dépasser le cap du 1,5 million de cas, un seuil qui n'avait été franchi jusque-là que par les Etats-Unis; c’est devenu le deuxième pays au monde, le plus endeuillé par Covid-19, derrière les USA.

Le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui minimise la pandémie depuis le début – à l’instar du président Trump - et prône la reprise des activités économiques au nom de la préservation de l'emploi, met en doute le manque de respirateurs et de lits en soins intensifs dénoncés par les soignants. Comme Trump, Bolsanaro est engagé dans un bras de fer avec les gouverneurs des Etats ayant pris des mesures de confinement. Récemment, son gouvernement a été très critiqué pour avoir diffusé des bilans officiels tronqués mais un juge de la Cour suprême a ordonné la publication des statistiques de la pandémie dans leur intégralité qui ont révélè que le Brésil avait dépassé, début juin, la barre des 50 000 morts et a enregistré plus de nouvelles contaminations et de décès qu'aucun autre pays au monde.

Le nouveau coronavirus continue inexorablement sa marche macabre, défiant la science des hommes et se jouant de tous les obstacles que les humains ont dressé pour lui barrer la route.
S’il est inoffensif pour la très grande majorité de la population, le virus continue a provoquer de nombreuses mortalités et attaque de nouvelles populations jusque là épargnées.
Les mesures prises pour le combattre ont affecté la vie de milliards de personnes et perturbé l’économie mondiale de manière durable. Le commerce maritime qui constitue l’essentiel du commerce mondial, s’est très fortement ralenti.
Le virus a révélé que la mondialisation n’était qu’un vain mot et que la coopération et l’entraide internationales ne jouent plus leur rôle. Chaque pays voudra se mettre à l’abri de nouvelles crises sanitaires; aucun ne voudra être dépendant des autres pour les produits stratégiques.
Même si on arrivait à mettre au point des procédures de confinement raisonnées et à produire un vaccin et un traitement efficaces et surtout si, en court de route, le virus mute, comment vivre alors avec des pandémies à répétition où avec une covit-19 devenue endémique? La menace est sérieuse.
Dr. Khaled El Hicheri 

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