Les tests sérologiques
Les tests sérologiques visent à rechercher
la présence d’anticorps (Ac) dans le sang. Il s’agit d’une détection indirecte du
virus qui témoigne d’une infection passée, spécifique
du Covid-19, et de la création d’une protection naturelle. La présence de ces Ac indique que l’individu a donc été
infecté et est en principe immunisé, mais elle ne garantit pas qu’il ne le sera
pas infecté de nouveau.
Ces Ac n’apparaissent dans le
sang que plusieurs jours (1 à 2 semaines) après le début des symptômes de
la maladie, et souvent, les personnes infectées ne
sont plus malades quand les Ac apparaissent. Les Ac restant présents dans le sang au
moins 7 semaines, ils permettent de confirmer si une personne a été
infectée. Ces tests ne peuvent donc pas servir à un diagnostic
précoce ; mais ils peuvent servir pour un diagnostic tardif. Ils sont indiqués
lorsqu’il est trop tard pour faire un test RT-PCR ou quand les tests RT-PCR
sont négatifs alors que les symptômes cliniques font soupçonner la maladie. Ils
peuvent aussi être utilisés chez les personnes exposées à un risque important d’infection
tels le personnel soignant.
Les tests
sérologiques - outre leur intérêt diagnostique - offrent un grand intérêt
épidémiologique au niveau de la population pour comprendre la dynamique de
l’épidémie, au niveau d’un groupe ou d’évaluer l’immunité collective. Ces tests
constituent les meilleures techniques
pour estimer la prévalence de la maladie (soit la proportion de la population
infectée) mais elles ne permettent pas de savoir si une personne est immunisée
car l’absence d’Ac ne prouve pas que cette personne n’a pas été contaminées. Les
tests sérologiques ne sont pas vraiment utiles pour dépister et diagnostiquer
une infection, dans ses premiers jours.
Les performances
des tests sérologiques varient d’un test à l’autre ; leur spécificité est
très bonne, les personnes non infectées sont bien identifiées et il n’y a
presque pas de faux positifs. Par
contre, les Ac produits ne sont pas vraiment protecteurs, ils ne sont pas très
efficaces et leurs niveaux diminuent avec le temps. Après 3 à 4 mois, les
niveaux d’Ac sont devenus tellement faibles que les tests sérologiques ne
parviennent plus à les détecter.
La grande majorité de la population, y compris les
personnes asymptomatiques, produisant des Ac après l’infection, ces tests
sérologiques seront utiles pour la Santé publique parce qu’ils permettront d’effectuer
des études de séroprévalence en zones urbains et rurales, ainsi qu’au sein de
différents groupes de personnes, comme les travailleurs de la santé ou les
enfants en garderie, pour savoir quelle proportion dans ces groupes a été
infectée, et quelles sont les régions les plus exposées. Toutes ces
informations permettront ainsi d’identifier les populations qui sont plus à
risque et d’orienter les interventions de santé publique.
Toutefois, la fiabilité
de ces tests n’est pas encore parfaitement établie car certaines personnes peuvent réagir à la présence d’autres
coronavirus, donnant ainsi l’illusion d’avoir été touché par le SARS-CoV-2. D’autre part, même les
tests fiables ne garantissent pas que l’on soit immunisé. La présence d’Ac
témoigne en effet d’une réaction immunitaire de défense contre le virus, mais
pas forcément d’une immunisation offrant la garantie de ne pas être réinfecté.
Les tests sérologiques rapides
Les tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) ne constituent pas
des tests de diagnostic approfondi, mais une indication permettant de savoir en
quelques minutes si une personne a été en contact avec le virus et a
pu produire des Ac contre le coronavirus SARS-CoV-2. Ils ne confirment pas si cette personne est
contagieuse ou non. La fiabilité de ces tests et leur interprétation étant toutefois
mise en doute, en cas de résultat positif, le test doit être complété par un
prélèvement sanguin qui consiste à prélever une goutte de sang, au bout du
doigt, afin de la mettre en contact avec un réactif. Le résultat apparaît en
quelques minutes.
Ces tests doivent être complétés par un test virologique, par prélèvement
nasal ou salivaire afin de savoir si la personne est porteuse du virus au
moment du test. Ils ne
renseignent pas sur la contagiosité d’un patient et ne permettent pas de
statuer sur une éventuelle immunité contre le virus ; ils servent par contre dans la surveillance épidémiologique et la stratégie
diagnostique, mais ils ne constituent qu’un complément des tests
virologiques.
Ces tests peuvent être réalisés dans les hôpitaux, en pharmacies en
cabinet médical, clinique, laboratoire de biologie médicale ou vétérinaire ou
tout ou autre lieu de soins tels les dispensaires et les infirmeries. Néanmoins,
quand le test n’est pas pratiqué par le médecin traitant et les laboratoires de biologie
évoqués, aucun compte rendu médical n’est produit et, une fois le test
pratiqué, le patient est simplement averti que le test est positif ou négatif.
Dr. Khaled El Hicheri
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