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Les chiffres ont-ils toujours raison

Covid-19 est une maladie infectieuse sans traitement connu à ce jour ni de moyens de prévention. La pandémie a reculé de manière significative en Chine et dans les pays d’Asie de l’Est alors qu’il était signalé une augmentation notable du nombre des contaminés et du nombre des décès partout ailleurs. Ces pays, infectés tardivement, n’ont pas pris la mesure de la dangerosité et de l’ampleur de la pandémie et n’ont pas su utiliser les erreurs commises dans la lutte contre la maladie en Chine et par la suite en Europe. Ils ont perdu un temps précieux, à mettre en place des plans d’urgence et des protocoles de prévention et de lutte qui se sont révélés peu efficaces.

 Dans le Monde, les récentes statistiques indiquaient plus de 36,2 M de cas de COVID-19 - soit 0,46 % de la population mondiale (7,8 milliards d'habitants) - dont 25,3 M (46%) de cas de guérison et 1,06 M de décès, représentant près de 3% des cas d’infection et 0,014 % de la Population Mondiale.

Au sujet des décès survenus depuis l’apparition de la pandémie, l’Organisation Mondiale de la Santé rappelle que chaque jour meurent 150.000 personnes dans le Monde, la plupart à cause d’accidents cardiaques, de maladies respiratoires autres que le coronavirus, de grippe, de diarrhée, de maladie d’Alzheimer, de cancer des poumons, de diabète, d’hypertension sanguine, d’autres maladies chroniques et de bien d’autres affections. Les patients qui décèdent sont souvent des personnes immunodéprimées, âgées et fragiles. Dans ce cadre, depuis février à ce jour, 36 M de personnes environ, sont mortes dans le monde de ces causes variées alors que covid-19 n’a été une cause de mortalité que pour 1,06 M durant la même période. Les mortalités par Covid-19 ne représenterait en fait que 2,9 % du total des mortalités dans le monde. Les effets du coronavirus sur la mortalité globale sont donc insignifiants à ce jour et n’ont concerné que 0,014% de la population mondiale alors qu’un patient peut décéder d'une autre pathologie même s'il était infecté par covid-19.

 Les sources de données sur le coronavirus sont multiples et leur crédibilité n’est pas toujours évidente ; elles ne sont pas toutes actualisées et analysées selon les mêmes procédures. Le tableau suivant résume la situation dans les pays les plus infectés et leur comparaison avec la Tunisie. Il reflète les données officielles qui parviennent à l’Organisation Mondiale de la Santé. Ces données, recueillies par les services officiels des pays membres de l’OMS sont souvent incomplètes, ne reflètent pas toujours la situation réelle sur le terrain ou sont transmises avec du retard. Certains pays ne déclarent pas les cas ou minorisent leurs nombres pour différentes raisons.

 

Millions

Chine

USA

Inde

Brésil

Tunisie

Monde

Population

 1,439,000,000

380,000,000

1,331,000,000

213,000,000

12,000,000

7,800,000,000

Nbre de Cas

91,170

7,580,000

6,910,000

5,000,000

24.542

36,200,000

%population

0,006%

1,995%

0,519%

2,347%

0,205%

0,464%

Nbre cas par M personnes

65

23.178

5.076

23. 794

2.045

4.641

Cas guéris

-

4,854

4,390,000

5032

25,300,000

%  nbre cas

 

64,04

87,80%

20.50%

69,89%

Décès

-

212 000

107 000

148 000

364

1,060,000

% nbre cas

 

2,80%

1,548 

2,960%

1.483%

2,928%

% pop pays

 

0,056%

0,008% 

0,069%

0.003%

 

%pop mondiale

 

0, 003%

0,001%

0,001%

infime

0,014%

 

 

 

 

 

 

 

 Sur les cinq pays figurant sur ce tableau, le nombre de cas de contamination est le plus élevé aux USA, suivis par l’Inde et le Brésil et celui le plus bas est enregistré en chine. En % de la population contaminée, c’est le Brésil qui vient en tête suivi par les USA puis l’Inde et loin derrière, la Chine, puis la Tunisie qui enregistre un taux représentant moins de la moitié du taux mondial. Concernant le nombre de cas de contamination par million de personnes, la Tunisie a un taux moitié moindre que le taux mondial et se place loin derrière le Brésil et les USA.

Pour ce qui est des cas de guérison le nombre et le taux par rapport au nombre de cas sont trop faibles et ne semblent pas crédibles en comparaison du nombre et des taux mondiaux.

Enfin le nombre et le taux des décès en Tunisie, semblent trop faible en comparaison avec le Monde, le Brésil ou les USA. Néanmoins la Tunisie se comporte encore assez bien et surf encore sur le succès enregistré lors de la première vague de la pandémie ; elle peut se classer parmi les rares pays qui ont affronté avec succès la maladie.

 Les USA : sont toujours l’épicentre de la pandémie et le leader des pays contaminés avec plus de 7,58 M de cas et 212.000 décès (2,8% des personnes contaminées, ou 0,056% de la population du pays ou encore 0,003% de la population mondiale. Le pays va dépasser incessamment 7,5 millions de cas  et  pourrait enregistrer 400 000 décès dus à Covid-19 d'ici l’hiver, prédit le Dr. Fauci. C’est là un échec colossal de l’administration Trump, plus préoccupée par la campagne électorale et soucieuse de ralentir l’implosion de l’économie causée par la pandémie que de la santé des américains.

 Le Brésil : dans cette compétition macabre, le Brésil est en seconde position avec un nombre total de cas de 5 M, dont 4,39 M de cas guéris et 148.000 décès. Les nombres et les taux enregistrés au Brésil ne sont pas très éloignés de ceux enregistrés aux USA si ce n’est le nombre des personnes guéris.

 La Tunisie : la Tunisie qui avait traité le mal à la racine dès son apparition, n’avait aucune raison de craindre une contagion massive. Les autorités sanitaires du pays sont intervenues rapidement pour contenir le virus ; mais après une gestion très orthodoxe de l’épidémie de covid-19 à ses débuts, qui a permis au pays de ralentir considérablement la vitesse de progression du nouveau coronavirus, l’ouverture inopportune des frontières, début juillet, a déclenché un déconfinement débridé et trop précoce, provoquant une reprise en force de la contagion.

Le virus libéré de toutes les contraintes imposées par les mesures de restriction, s’est propagé à grande vitesse sur un terrain favorable. En effet, notre pays manque de stabilité et sa situation générale n’est pas des meilleures ; elle est caractérisée par la faiblesse de l’économie, un risque politique évident, une infrastructure vacillante et une forte corruption. Tous les ingrédients sont réunis pour que des troubles sociaux et une déstabilisation économique surviennent à tout moment. En outre, la population n’a confiance ni dans le pouvoir législatif ni dans le pouvoir exécutif ni dans ses institutions ; elle ne se conforme pas aux directives des autorités sanitaires et de sécurité, qui sont appliquées avec beaucoup de laxisme par manque de moyens et de conviction.

 Les acteurs économiques qui ont subi des pertes considérables, résultats du déconfinement, s’impatientent ; ils veulent reprendre leurs activités au plus tôt, et craignent le retour du confinement et d’un bouclage du pays. Cette crainte est partagée par les responsables des services de santé publique, des chercheurs et des scientifiques qui appellent à un comportement citoyen de la population et prônent une application plus stricte des mesures restrictives.

 Dr. Khaled El Hicheri

 

 

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