De la sécurité sanitaire des aliments
Comme
chaque année, la période des fêtes de fin d’année est l’occasion d’absorber des
quantités inhabituelles d’aliments riches et variés - préparés à l’avance
pour répondre à une demande importante – souvent mal conservées. Ces aliments
sont la source d’intoxications et d’infections microbiologiques des
consommateurs. Durant cette période, les services de l’hygiène publique
vétérinaire, multiplient les contrôles et saisissent d’importantes quantités d’aliments
impropres à la consommation.
En effet, la sécurité
alimentaire du consommateur a toujours été une question importante pour les
pouvoirs publics ; elle occupe actuellement une place prépondérante dans
les agenda politiques de nombreux pays, dont le nôtre. Cet intérêt est dû à une
plus grande sensibilisation des consommateurs à cette question et aux risques
et défis émergents dans le domaine de la sécurité sanitaire des aliments, dont
l'un des plus importants sinon le plus important est constitué par les risques
microbiologiques dans les aliments.
Un certain nombre de
facteurs – que nous sommes appelés à combattre - ont contribué à ces nouveaux
défis, et plus particulièrement les agents pathogènes émergents et
ré-émergents, les changements opérés dans les méthodes de production
alimentaire à la ferme et au niveau de la transformation ainsi que les modifications
des exigences des consommateurs et des modes de consommation.
L'expansion du commerce
international des denrées alimentaires a fortement contribué à accroitre le
risque constitué par les agents infectieux disséminés tout au long de la chaine
alimentaire, du site de production aux lieux de transformation ou de
consommation situés parfois à des milliers de kilomètres ; il était devenu
par conséquent nécessaire d'aborder cette question non seulement au niveau
national mais également au niveau international. A cet effet, le Comité du Codex
Alimentarius sur l'Hygiène Alimentaire (CCFH) a adopté les Principes et lignes
directrices pour la conduite de l'évaluation des risques microbiologiques et a
demandé l'avis d'experts en la matière sur un nombre de combinaisons agent
pathogène-produit.
L'évaluation des risques microbiologiques
dans les aliments a été identifiée comme un domaine de travail prioritaire pour
le Comité du Codex Alimentarius (CAC) qui a identifié les mécanismes requis
pour soutenir l'évaluation des risques microbiologiques dans les aliments. En
réponse à la demande du CCFH, la FAO et l'OMS ont conjointement lancé un
programme d'activités dans le but de fournir à leurs pays membres, des conseils
d'experts sur l'évaluation des risques microbiologiques dans les aliments. Ce Programme,
a décrit le contexte de l'élaboration du cadre d'analyse des risques de
sécurité sanitaire des aliments et l'évolution des évaluations internationales
des risques microbiologiques.
Cette initiative peut être considérée comme
la pierre angulaire des futures améliorations de la sécurité sanitaire des
aliments, tant au niveau national qu'international. L'évaluation des
informations disponibles sur l'évaluation des risques de pathogènes dans les
aliments a été établie pour examiner ces informations et a servi à préparer des
documents techniques. En plus de ceux-ci, un projet de lignes directrices pour
la caractérisation des dangers des agents pathogènes dans les aliments et l'eau
a été mis au point par la FAO et l’OMS.
Les évaluations des risques
microbiologiques pourraient avoir un large éventail d'applications en matière
de sécurité sanitaire des aliments ; elles devraient englober toutes les
composantes du système alimentaire, de la production à la consommation, afin
que les facteurs de risque ainsi que les différentes stratégies de leur
réduction puissent être décrits en détail.
Une évaluation des risques microbiologiques
peut être utilisée à plusieurs fins telles que, pour développer des politiques
générales de sécurité sanitaire des aliments, développer des mesures sanitaires
avec pour objectif l’élaboration de normes pour les aliments. En l'absence
d'orientations spécifiques de gestion des risques de la part du CCFH, l’approche
adoptée par les organisations internationales concernées et les groupes de
rédaction d'experts pour les caractérisations des dangers et les évaluations de
l'exposition aux agents pathogènes dans les aliments prêts pour la consommation,
était complète et globale au lieu d'être adaptées pour répondre à des questions
spécifiques de gestion des risques.
Des recommandations visant à faciliter ce
processus, à la fois dans un sens spécifique et général, sont adressées à la
FAO et à l'OMS pour fournir un examen transparent de l'opinion scientifique sur
l'évaluation des risques microbiologiques et identifier les lacunes dans les
données qui doivent être remplis si des évaluations quantitatives solides des
risques des combinaisons agent pathogène-produit, spécifiées par le CCFH,
doivent être réalisées. Bien qu'il existe une quantité raisonnable de données humaines, les
données complètes sur les épidémies sont des informations rares et importantes mais
sont souvent absentes des rapports sur les épidémies. C’est ainsi que le
dénombrement des pathogènes dans le vecteur alimentaire impliqué n'est pas
effectué dans plusieurs enquêtes épidémiologiques.
Des données précieuses pourraient être
fournies aux établissements de restauration en conservant pendant 2 semaines au
moins des portions congelées d'aliments préparés pour des tests ultérieurs si
la maladie est associée à la consommation d’aliments. Ces données épidémiologiques
et d’Informations quantitatives permettent d'obtenir des informations
importantes sur la caractérisation des dangers de Salmonella notamment et
autres pathogènes.
Dr. Khaled El Hicheri
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