Coup
d’oeil sur le secteur agricole
Selon le rapport de la BIRD de 2015, l’activité agricole en Tunisie a contribué à hauteur de 10,44% du PIB. Ce chiffre souligne l’importance de la contribution du secteur agricole dans l'économie tunisienne. Ce secteur assure la sécurité alimentaire du pays et constitue la principale activité dans plusieurs régions du pays.
L’importance du secteur agricole s’exprime par : les exportations, l’emploi, les revenus des populations rurales, le Produit Intérieur Brut (PIB) et la stabilité des prix alimentaires. Il s’exprime aussi par les superficies des terres agricoles :10 millions d’ha, soit 62 % de la superficie totale du pays, reparties entre :
5 millions ha de terres labourables (plus de 30 %), répartis entre les terres cultivées (4,213 millions d’Ha) et la jachère 671.000 Ha.
3 millions ha de parcours naturels et,
1 million ha de forêts et garrigues.
Les superficies cultivées sont réparties à raison de 28 % pour les céréales, 55 % pour l’arboriculture et près de 11 % pour les cultures fourragères.
L’élevage représente 38 % de la valeur de la production agricole contre 25 % pour l’arboriculture et 15 % pour chacune de céréales et cultures maraîchères (Minagr. 2016).
Export/import de produits agricoles
Les principaux produits importés sont les céréales (36 %) et les huiles végétales (18 %).
Les exportations ont atteint une moyenne annuelle de 14 % des exportations globales du pays. Les principaux produits exportés sont l’huile d’olive (36 %), les dattes (13 %) les produits de la mer et les agrumes.
Avec un taux de couverture de 88 %, la balance agroalimentaire de la Tunisie a enregistré un déficit annuel moyen représentant 5,4 % du déficit global (INS, 2016).
Population active
La population active dans le secteur agricole et la pêche est en régression. Elle est passée de 510.000 en 1994 à 341.000 en 2014 ; sa part dans le total de la population en activité est passée de 22 % à 10 %.
Sur la période 2004-2013, la main-d’œuvre agricole a fourni une moyenne de 138,4 millions de journées de travail agricole/an dont 77,5 % de main-d’œuvre familiale, 9 % de salariés temporaires et 13,5 % de salariés permanents (INS, 2016). D’après l’INS, l’emploi agricole féminin serait passé de 13,56 % de l’emploi agricole en 1975 à 20,1 % en 1985, 29 % en 2005 et 36 % en 2012.
A la suite de la stagnation des prix des produits agricoles et de la hausse continue des prix des intrants, les revenus des exploitants agricoles ont considérablement baissé.
Eau
La Tunisie dispose de 34 barrages, 230 barrages collinaires, 894 lacs collinaires et 5400 puits ainsi que 13.800 puits de surface. Au 19 juin 2017 le stock des barrages était de 909,872 million de m3, alors que la moyenne des trois dernières années à la même date était de 1.355,433 million de m3 (D.G des Barrages et Des Grands Travaux Hydrauliques).
L’exploitation des ressources en eaux a atteint 114% en 2014, dont 80% sont utilisées dans l’irrigation contre 14% pour l’eau potable, 5% pour l’industrie et 1% pour le tourisme. Le taux de salinité de 72% des eaux de surface est inférieur à 1,5 gramme/litre contre 2% seulement pour les eaux profondes.
Agroalimentaire
Le secteur des industries alimentaires est la deuxième activité en termes de contribution à la valeur ajoutée des industries manufacturières. Depuis 1994, cette activité contribue à hauteur de 17.5% en moyenne dans la part des valeurs ajoutées, se plaçant ainsi après les industries du textile et du cuir. L’industrie agroalimentaire contribue à hauteur de 3% du PIB et de 20% de la valeur ajoutée industrielle (INS, 2016).
L’agroalimentaire en Tunisie est composé essentiellement des activités suivantes : l’abattage des animaux (23%), la transformation des grains (18%), les huileries et corps gras (15%), les boissons (9%), les industries du tabac, des conserves, des industries laitières, et du sucre de l’ordre de 7% chacune.
L’agroalimentaire représente 10% des biens exportés et 73.000 emplois. Cette activité souffre de difficultés liées à : l’irrégularité de l’approvisionnement de produits agricoles, la vétusté des équipements, l’insuffisance des normes d’hygiène, la prédominance des petites sociétés familiales aux faibles moyens techniques et financiers et par un faible taux d’encadrement.
Le recul des terres agricoles devant l’extension des villes et autres agglomérations est un phénomène important à prendre en compte. L’agriculture ne cesse de reculer ; les pertes annuelles de superficie sont de 2.000 à 3.000 ha (ministère de l’environnement 2010-2011).
Comme on peut le constater, les atouts du secteur agricole en Tunisie sont faibles malgré une position importante dans l’économie nationale. Le socle de la production agricole (l’eau, le sol, la main d’oeuvre) est menacé.
Cette menace peut être réduite ; le secteur agricole est un secteur éminemment stratégique et il est du devoir et de la responsabilité de nos dirigeants et décideurs de lui accorder une priorité absolue en matière d’investissements dans l’infrastructure rurale, la modernisation des exploitations, la mécanisation, la formation des exploitants agricoles, la simplification des procédures foncières, l’accès au crédit, les assurances contre les aléas climatiques, et bien d’autres reformes nécessaires à la modernisation du secteur.
Pour le Comité Exécutif de MVI
Dr. K. El Hicheri
Commentaires
Enregistrer un commentaire