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Importation de céréales, sécurité alimentaire et nutrition

l’évolution des taux de satisfaction des principaux besoins en produits alimentaires de base par la production nationale (blé dur, blé tendre, orge, lait, viandes rouge, viandes blanches et œufs), montre une consolidation pour les viandes et les produits laitiers. Par contre,la tendance est à l’augmentation de la dépendance aux importations pour les céréales (blé dur, blé tendre et orge et triticale) et plus particulièrement ces dernières années, caractérisées par des sécheresses recurrentes, de plus en plus sévères, compromettant notre sécurité alimentaire. L’approvisionnement local en céréales ne représente en moyenne que 56 % des besoins pour le blé dur, 12 % pour le blé tendre et 18 % pour l’orge. L’objectif d'un accroissement significatif de l’offre nationale de céréales, bien qu’il ne soit toujours pas atteint, reste toutefois au centre des stratégies nationales d’autosuffisance alimentaire. Les mesures de soutiens, mises en place par l’Etat pour stimuler la production de céréales, n’ont pas permis d’inverser la tendance et les quantités de céréales importées augmentent d’année en année. Signalons que ces produits d’importation pour satisfaire les besoins alimentaires de la population et du cheptel, représentent plus de 60 % de la valeur totale de la production agricole tunisienne. Pour satisfaire la demande nationale et les ventes nationales de céréales, l’État a accordé à l’Office de Céréales (OC) le monopole d’achat de céréales locales et de l’étranger et la commercialisation des céréales collectées et importées. Il fixe les prix de vente à tous les stades de la filière et joue le rôle d’intermédiaire financier entre la Caisse Générale de compensation (CGC) et les opérateurs chargés de la collecte et du stockage et les industriels de la transformation en aliments (pain, couscous, pâtes, patisseries ...) . La diète des tunisiens est traditionellement et principalement basée sur les aliments issus de céréales, actuellement importées à plus de 50% de nos besoins. La compensation par la CGC, dont font l’objet les produits à base de céréales, a contribué à modifier cette diète vers un excés d’aliments céréaliers aboutissant à des phénomènes de malnutrition et à des pathologies spécifiques (surpoids, obésité, diabètes, carences vitaminiques et oligo-éléments …). Face à ces carences et à ces excés, la planification de la nutrition et de l’alimentation de la population a toujours constitué une préoccupation majeure de l’Etat, exprimée dans les différents plans de développement économique et social, visant à améliorer l’état nutritionnel et la qualité de vie de la population. Cette amélioration se fait en réduisant les phénomènes de malnutritions, principalement chez les enfants et les femmes engestation ou en allaitement et à lutter contre les retards de croissance, la prévention de l’obésité chez les jeunes et d’une manière générale en assurant la promotion de diètes plus équilibrées en passant d’une alimentation riche en amidon et fibres à une alimentation riche en sucres, en graisses animales, faible en fruits et légumes. Cette alimentation riche en sucres et en graisses animales entraîne la nécessité de mettre en place des programmes de prévention et de lutte contre le surpoids et l’obésité et de réduction de la consommation du sel, du sucre et du gras. Pour le Comité Exécutif de MVI Dr. K. El Hicheri

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