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Situation Générale dans le pays

Situation Générale dans le pays

 

La situation générale en Tunisie se caractérise à l’heure actuelle par une atmosphère d’attente et un climat de morosité et d’incertitude, provoqués par les bouleversements politiques opérés depuis le 25 juillet dernier et la crise sanitaire de Covid-19 qui n’en finit pas de durer malgré les succès enregistrés par la compagne de vaccination depuis plus de quatre mois, plaçant la Tunisie parmi les pays crédibles en matière de lutte contre la pandémie.

Notre pays manque de stabilité et sa situation générale n’est pas des meilleures ; elle se caractérise par la faiblesse extrême de son économie, un risque politique évident, et une forte corruption. Tous les ingrédients sont réunis pour que des troubles sociaux et une déstabilisation économique surviennent à tout moment.

 

La population démoralisée n’a confiance ni dans le pouvoir ni dans ses institutions ; elle ne se conforme pas aux directives des autorités sanitaires et de sécurité, qui par ailleurs sont appliquées avec beaucoup de laxisme. Toutefois un redressement a été opéré après le 25 juillet 2021, en améliorant entre autres l’application du programme de vaccination.

 
L’économie est au plus bas. Le tourisme, gros pourvoyeur d’emplois, ne 
s’est pas encore relevé des effets des vagues successives du coronavirus 
(nous en sommes à la 5ème). Le 26 novembre dernier, l'OMS a qualifié la 
dernière variante, nommée Omicron de préoccupante. Omicron aurait plusieurs
mutations qui peuvent avoir un impact sur sa facilité de propagation ou la 
gravité de la maladie qu'il provoque. 

Le chômage a dépassé les 18%. Le chômage des jeunes, notamment, a des effets démoralisateurs sur la majeure partie de notre population. La classe moyenne s’est appauvrie et s’est endettée. La réduction du pouvoir d’achat des citoyens qui ne cesse de se dégrader, agit négativement sur l’appareil de production.

 

De nombreux investisseurs étrangers et nationaux ont quitté le pays pour s’installer sous des cieux plus cléments, découragés par les lourdeurs administratives, les nombreuses grèves intempestives et la chute de la productivité du personnel, ajoutées à la perte de nombreux clients affectés par les difficultés observées au niveau des échanges internationaux et des chaines d’approvisionnement. Notre tissus industriel, représenté en grande partie par les Petites et Moyennes Entreprises (PME) fragiles et mal armées pour faire face aux défis de la mondialisation et plus encore pour affronter une crise d’une telle dimension, n’a pas tenu.

 

Cette situation est certes due à la médiocrité de la gouvernance des appareils de l’Etat et des institutions et de la corruption qui a gangréné la majorité des représentants du peuple autant que les gouvernants et le personnel du pouvoir exécutif ; elle exige la prise rapide de dispositions au niveau de la législation, de l’administration, du crédit et des secteurs de la production.

 

La législation, cadre de tout progrès économique et social ne correspond plus aux exigences du moment. Les textes actuels s’avèrent incomplets, parfois inadaptés et souvent obsolètes ; ils entravent plus qu’ils ne facilitent le développement économique et social du pays. Les progrès scientifiques et techniques ont provoqué des changements trop rapides qui nécessitent une révision et une mise à jour continuelles des textes juridiques et la promulgation de nombreux autres textes pour servir de cadre à l’utilisation des technologies nouvelles, aux contrôles de qualités ou à l’organisation des professions.

 

L’Administration, alourdie par des recrutements abusifs - au service non du public mais de certains partis - de personnel sans qualifications sérieuses, est lente et multiplie les formulaires et les exigences documentaires, rendant tout recours à l’administration épuisant, consommateur de temps et d’argent, tant les obstacles dressés devant les citoyens, sont nombreux. Pour la moderniser et la doter de moyens performants, elle doit être expurgées des éléments qui l’alourdissent et compromettent son efficacité. L’accès des services administratifs aux citoyens doit être facilité par l’informatisation de ces services et par la réduction du nombre et l’uniformisation des formulaires à remplir et des documents à fournir et en facilitant les procédures par l’usage d’Internet.

 

La crise économique est aggravée par la frilosité d’un système bancaire, géré comme une administration, qui manque de dynamisme, ne veut prendre aucun risque et préfère placer ses capitaux sur les marchés financiers plutôt que de contribuer au financement de projets utiles et créateurs d’emplois dans le pays.

Pour rendre la Banque plus accessible aux citoyens initiateurs de projets et afin qu’elle devienne un véritable partenaire du promoteur et non une administration dans les dédales de laquelle il risque de se perdre :

-             En codifiant l’accès au crédit qui doit devenir un droit.

-             En réduisant les exigences en matière de garanties.

-             En responsabilisant la banque dans l’utilisation et la gestion du crédit.


Une part très importante de notre population se situe hors de l’accès au crédit bancaire ; il s’agit des femmes, des jeunes diplômés et des micro-entrepreneurs. L’application de la loi sur la microfinance permettrait de soutenir les très petites entreprises dans les régions et les zones les plus défavorisées et les populations les plus fragilisées économiquement.

L’impact socio-économique serait très important. L’accès à ce type de crédit vise à favoriser la création de petites entreprises locales, permettant une insertion durable pour les jeunes.

Les entreprises industrielles et de service doivent être consolidées par l’accès facilité au crédit, l’effacement des dettes (banque, impôts, CNSS…) de celles qui sont en difficulté, avec mise en place de plans de redressement et un accompagnement dans une démarche d’assainissement de la gestion et de qualité de la production.

 

L’Agriculture doit être maintenue pérenne et profitable grâce à des mesures d’assainissement foncier afin que chaque agriculteur ait son titre de propriété et devienne légitimement éligible au crédit, par le développement de l’infrastructure rurale (tous moyens de communication, électrification, adduction d’eau, téléphone, desserte de gaz naturel…), l’assainissement bancaire, l’effacement des dettes contractées, une amnistie fiscale, la libération des prix et l’arrêt de l’interventionnisme de l’Administration.

 

Dr. K. El Hicheri

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