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L'Agriculture verticale

 

L’agriculture verticale

Amener la campagne à la ville est une aspiration ancienne comme en témoignent les jardins suspendus de Babylone, en Mésopotamie, aménagés il y a plusieurs milliers d’années par le roi Nabuchodonosor II. Depuis, et avec l’exode rural, l'agriculture s'introduit peu à peu dans les villes: élevages périurbains, potagers dans les jardins des habitations, cultures, ruches, pigeonniers ou poulaillers en pleine ville sur les toits, petits potagers sur les balcons. ...

Nous assistons par ailleurs à une urbanisation envahissante; plus de la moitié de l'humanité est urbanisée. il serait plus indiqué de produire une partie de nos denrées alimentaires dans les villes, plus près du consommateur, ce qui réduirait considérablement les dépenses d'énergie liées à la conservation et aux transports de ces denrées.

L’agriculture verticale regroupe divers concepts, fondés sur l'idée de cultiver des quantités significatives de produits alimentaires dans des tours, et autres parois ou structures verticales élevées, de manière à produire plus, sur une faible emprise au sol, en ville pour répondre à des besoins de proximité d’une population en augmentation rapide, dont on ne sera plus en mesure d’assurer la sécurité alimentaire, dans quelques décennies, avec les méthodes conventionnelles d’exploitation agricole actuelles, sur les superficies agricoles disponibles.

Pour nourrir les populations urbaines, l’idée est donc d’installer en ville, des exploitations agricoles verticales qui occuperaient moins de place au sol, libérant d’importantes superficies de terrains agricoles, traditionnellement affectées à ces cultures. Il s’agit là d’une solution pour répondre au manque de terres cultivables nécessaires à une production agricole suffisante. Les techniques de culture hors-sol appliquées dans ces exploitations agricoles verticales sont déjà au point et permettent un haut degré de maîtrise et d'automatisation.

Selon l’ONU, la population mondiale serait de 8,5 milliards d'individus en 2030, et de 9,7 milliards dès 2050, alors que la surface disponible pour l'agriculture, sur Terre  est limitée. Une Selon les concepteurs, les exploitations agricoles verticales, en occupant moins d'un hectare au sol, produisent 400 fois plus; autant que sur près de 300 hectares traditionnels. Ces fermes utiliseraient 99% moins de terres et, grâce au recyclage, 95% moins d’eau que l'agriculture classique. L’intelligence artificielle est urilisée pour régler la température, l'eau, les nutriments et l'éclairage nécessaires à assurer la production planifiée. Des panneaux à LED simulent la lumière du soleil lorsque c'est nécessaire, et l'eau est récupérée et recyclée.

En 2012, Singapour ouvrait la première tour; en 2013 elle avait déjà 120 fermes verticales dotées de systèmes écologiques et ultra productifs qui produisent 7% des légumes consommés dans la cité Etat. Pour cultiver la même quantité, il aurait fallu sur une exploitation conventionelle employer cinq fois plus de personnes.

Les avantages sont nombreux: Ces fermes verticales contribueraient à réduire l’agression de l’Homme sur la nature, provoquant déforestation, désertification, dégradation des sols, épuisement des ressources en eau, pollution, et autres dégas liés à l'extension de l'agriculture intensive au sol. Elles limiteraient l’usage excessif de pesticides et permettraient d’assurer le recyclage d’une bonne partie des déchets organiques solides, après méthanisation  ou compostage, et des eaux usées après traitement. Parmi les effets positifs de ces tours, citons également la réduction des besoins en énergie et l’amélioration de la qualité de l’air par moins d’émission de carbone.

L’Agriculture Verticale (AV) n’utilise ni gros engins de préparation du sol ni machines de récolte; elle assure un meilleur contrôle de l'environnement des plantes et limite l’usage des insecticidesherbicides et engrais chimiques. Elle élimine le stress hydrique et réduit la consommations d'eau par l'agriculture, 

L’AV, en tour, est une agriculture de proximité offrant aux plantes ce dont elles ont besoin quand elles en ont besoin. Elle permet l’obtention de produits agricoles 100% biologiques, suivant un programme et des normes gérés par l’Intelligence Artificielle.

L'environnement contrôlé de ces tours permet de recycler les eaux urbaines, et d'économiser et de recycler l'eau utilisée dans les cultures, en récupérant avec des capteurs la vapeur produite par l'évapotranspiration des plantes, pour produire de l'eau pure.

L’AV réduit le risque sanitaire. L'environnement intérieur très contrôlé, contribue à diminuer l'incidence de nombreuses maladies infectieuses ou émergentes, et à protéger la biodiversité. L'agriculture horizontale est en effet très perturbatrice pour la faune et la flore sauvages lors des labours, traitements chimiques, récoltes et autres activités alors que l'AV provoque très peu de destruction d'insectes et autres animaux et végétaux.

En grand nombre, les fermes verticales permettraient de mettre à l’abri de l'activité humaine et de rendre à la nature, de vastes régions de la surface du Globe, permettant ainsi de ralentir puis de mettre fin à la crise écologique. L'AV pourrait être la seule façon de rétablir suffisamment de terres comme habitats pour épargner l'extinction de nombreuses espèces de la faune, de la flore, et autres être vivants menacés par les activités humaines, tout en continuant à maintenir une populations humaine nombreuse, en mesure de profiter des bienfaits des écosystèmes rétablis.

L'AV est destinée à produire des fruits et des légumes par culture hydroponique ou aéroponique ainsi que des champignons comestibles et des algues toute l'année. Ces cultures hydroponique ou aéroponique bien conduites, associées à la production d'énergies renouvelables locales et au recyclage des intrants de production, dont l'eau, permettraient une forte augmentation de la productivité. Si la culture se fait toute l'année, la productivité serait 5 à 6 fois plus élevée, et jusqu'à 30 fois pour certaines cultures, telles les fraises .

Il resterait néanmoins à démontrer que ce type d'agriculture ne favoriserait pas certains parasites ou phytopathologies. En outre, une tour agricole nécessiterait un apport important de lumière d'éclairage artificiel, ainsi que du chauffage, tout ou partie de l'année, dans certains pays. Les coûts de production, y compris la production d'énergie renouvelable, pourraient être équilibrés par les économies faites sur les frais de transport.

Est-ce la solution pour la Tunisie ? Oui si l’on tient compte des économies d’eau, de sol et d’énergie ainsi que des effets bénéfiques sur l’écologie et l’environnement. Mais attendons les résuktats des calculs de rentabilité et le retour sur investissement.

Pour le Comité Exécutif de MVI

Dr. khaled El Hicheri

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