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LES AUTOVACCINS

 LES AUTOVACCINS

Les autovaccins ont reçu diverses appellations (vaccin autogène ou autologue, vaccin de troupeau ou d'urgence, vaccin sur mesure) et définitions. La définition légale est : "médicaments vétérinaires immunologiques inactivés qui sont fabriqués à partir d'agents pathogènes et d'antigènes obtenus à partir d'un ou de plusieurs animaux d'une unité épidémiologique et utilisés pour le traitement de cet animal ou des animaux de la même unité épidémiologique ou pour le traitement d'un ou de plusieurs animaux d'une unité pour laquelle un lien épidémiologique a été confirmé "

Leur production et leur utilisation en médecine vétérinaire est réglementées en tant que type de vaccin préventif, inactivé, destiné à un élevage ou à un groupe d'élevages liés du point de vue épidémiologique

L'incorporation de souches d'agents pathogènes, de bactéries ou de virus propres à l’élevage les rend très spécifiques et polyvalents. Il est possible d'inclure dans un même autovaccin plusieurs agents différents ou des variants antigéniques d'un même agent, ce qui se fait souvent dans le cadre de processus multifactoriels.

Les autovaccins ne sont pas des produits industriels. Ce sont des vaccins sur mesure produits à la demande, sur prescription vétérinaire pour une grande variété d'espèces animales et d'agents pathogènes et en quantités variables. Cela permet d'actualiser leur composition pour inclure les nouvelles souches apparaissant dans les élevages.

Le fait qu'ils soient inactivés signifie qu'ils sont généralement formulés avec des adjuvants, nécessaires pour renforcer la réponse immunitaire, et qu'ils sont presque toujours appliqués par voie parentérale chez les mammifères et les oiseaux. De même, l'inactivation les rend très sûrs car ils ne peuvent jamais reproduire la maladie qu'ils sont censés combattre.

Leur production est nécessaire ; elle comble les lacunes laissées par les vaccins enregistrés qui sont plus intéressés par les élevages industriels qui consomment des quantités importantes de vaccins. On a recours aux autovaccins s'il n'existe pas de vaccin commercialisé pour l’espèce animale concernée ; Lorsque les vaccins enregistrés n'incluent pas les variants antigéniques de notre élevage et qu'il n'y a pas d'immunité croisée entre eux. Les variants peuvent être déterminés par le sérotype, les toxines ou les facteurs de virulence qu'ils portent ou si un vaccin commercial approprié est disponible mais qu’il n'a pas été efficace après démonstration et notification du manque d'efficacité.

Protocole de fabrication d'un autovaccin

Le protocole complet comprend une série d'étapes dans lesquelles plusieurs acteurs sont impliqués :

Le vétérinaire. Le vétérinaire est responsable de la détection du processus dans l’élevage, du prélèvement des échantillons, de la prescription de l'autovaccin et de la supervision ou de l'exécution de son application.

Le laboratoire de biologie vétérinaire qui effectuera l'analyse et l'isolement des souches.

Le laboratoire producteur de l'autovaccin qui peut être identique ou différent du laboratoire de diagnostic. Il doit être agréé et est responsable de la conception de la composition de l'autovaccin (en accord avec le vétérinaire et en fonction des résultats du diagnostic) et de sa fabrication.

Points clés pour que l'autovaccin ait de grandes chances de succès

1. Approche diagnostique

Elle diffère en fonction du processus pathologique, mais commence par l'orientation du prélèvement d'échantillons dans l’élevage. Le laboratoire doit conseiller sur le type et le nombre d'échantillons à prélever et sur le type d'animaux. Il est important de tester plus d'un lot d'animaux ou des lots à différents stades de production. Un diagnostic différentiel complet doit toujours être effectué en laboratoire afin d'identifier tous les agents susceptibles de provoquer le processus clinique observé, en tenant compte du fait que de nombreuses pathologies sont multifactorielles et qu'il peut y avoir des processus sous-jacents. Pour l'autovaccination, il est nécessaire d'identifier les variants antigéniques dans la mesure du possible, d'isoler en culture toutes les souches identifiées et de les caractériser de manière appropriée. Les souches doivent être conservées afin que des lots d'autovaccins puissent être produits en fonction des besoins.

2. Processus de fabrication

Il dépend du savoir-faire de chaque laboratoire mais doit en tout état de cause être spécifiquement adapté à un grand nombre d'isolats bactériens ou viraux, de sérotypes, de toxines ou de leurs combinaisons. Il y a un certain nombre d'étapes, chacune avec des variables qui déterminent la qualité et l'efficacité du vaccin.

3. Protocole d'application

Comme tout autre vaccin, les autovaccins doivent être intégrés dans le programme de contrôle sanitaire de l'élevage, qui doit être appliqué correctement et de manière continue en suivant les indications du laboratoire et du vétérinaire, afin d'observer des résultats à moyen et à long terme.

Les autovaccins sont très efficaces dans la prévention de nombreux processus infectieux, tout en étant rentables ; Ils constituent un outil supplémentaire qui, couplé avec les test de diagnostic rapides devrait être inclus dans les stratégies de contrôle sanitaire et dans les enquêtes épidémiologiques après un diagnostic correct complet aux fins d’une application adéquate dans les exploitations infectés par les pathogènes.

P. Medical veterinary International (MVI)

Dr. khaled El Hicheri


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