La rage : capture, stérilisation, vaccination et identification des carnivores domestiques en état de divagation ou d’errance.
La
rage : capture, stérilisation, vaccination et identification des
carnivores domestiques en état de divagation ou d’errance.
La rage canine peut être éliminée (les moyens
humains et techniques existent) par un bon programme annuel de prévention, basé
sur la vaccination de masse de la population canine, l’éducation du public, la
neutralisation des carnivores domestiques errants et le traitement des
personnes mordues ou exposées. Un tel programme national de lutte (PNLR) a été
mis en place depuis 1982. La vaccination antirabique, de masse des carnivores
domestiques et plus particulièrement des chiens, constitue en effet, le seul moyen
de protéger l’homme contre la maladie. Cette stratégie a donné ses preuves dans
plusieurs pays où elle a fait baisser considérablement le nombre ce cas de rage
chez l’homme et chez l’animal.
L'Etat qui a adopté cette démarche, mène des
campagnes de vaccination gratuites depuis des décennies, sans résultats
probants. La maladie est toujours présente et constitue un grave problème de
santé publique malgré une baisse considérable de son incidence. Ces semi-échecs
du PNLR sont dus principalement à une couverture vaccinale qui atteint
péniblement les 60% alors qu’elle devrait atteindre 75% au moins, à une sensibilisation
des propriétaires de chiens et à l’éducation insuffisantes du public et à une lutte
inadaptée contre les chiens errants. L’abattage des chiens errants ne touche,
en effet et dans le meilleur des cas, que 50.000 individus/an alors que la
population canine non vaccinable est de près de 150.000 chiens (non gardés, non
attachés, non accessibles) dont 8 % de chiens sans propriétaire et 12 % de
chiens à propriétaire, totalement ou partiellement divagants et que le taux de renouvellement
annuel de la population canine se fait à raison de 25 % de la population totale.
L’abattage massif des chiens, outre qu’il
s’agit d’une méthode barbare, est d’une efficacité douteuse. De nombreux chiens
échappent à cet abattage et sont blessés, endurant ainsi de terribles
souffrances. Il est à noter qu'une
dose de vaccin contre la rage coûte moins de 2 dinars alors qu’une balle
utilisée pour l'abattage d’un chien errant revient à 5 dinars sans compter
qu’il faut parfois plus d’une balle pour tuer un chien. Un simple calcul
fera apparaitre l’avantage de la capture, vaccination et stérilisation des
chiens errants, sur l’abattage.
Il est de la responsabilité du président
de la municipalité de prendre une série de mesures pour limiter la population
des carnivores domestiques errants et mettre en place des actions continues de
capture, stérilisation, identification, vaccination et stérilisation des
carnivores domestiques en errance dans l’espace public.
Capture
Le
ramassage des carnivores domestiques errants ou en état de divagation pourrait
être effectuée quotidiennement par la police municipale, les services de la
voirie et la Garde nationale ou être confié, de préférence, à des structures
privées spécialisées, dans le cadre de Partenariat Public/Privé ou de
convention et autres contrats de service par des contractuels, et enfermés en
fourrière ou tout autre lieu aménagé à cet effet.
En outre, le législateur donne la possibilité, aux
propriétaires, locataires ou fermiers de saisir eux-mêmes ou de demander la
saisie, dans leurs propriétés par un agent de la force publique ou par le
personnel des entreprises spécialisées citées précédemment, des chiens et des
chats que leurs maîtres laissent divaguer, pour les conduire à la fourrière ou
au « lieu de dépôt » désigné par la municipalité.
En dehors de l’action
quotidienne, continue, préconisée, des campagnes de capture des chiens et des
chats errants peuvent être organisées. Le président de la municipalité est tenu
d'informer la population, par affichage et publication dans les médias, des
lieux, jours et heures prévus, au moins une semaine avant le démarrage de ces
campagnes.
Stérilisation
Les
chiens et chats capturés sur l’espace public et non réclamés par leurs
propriétaires ou non adoptés, au bout de 8 jours de séjour en fourrière, sont
euthanasiés. Ceux qui sont réclamés par leurs propriétaires devront être
identifiés vaccinés contre la rage et stérilisés si le propriétaire ne s’y
oppose pas. Les animaux adoptés seront identifiés, vaccinés et stérilisés. Le
président de la municipalité peut, par arrêté, pris à son initiative ou à la
demande d'une association, faire procéder à la capture de chiens et chats non
identifiés, sans propriétaire, vivant dans la commune, afin de faire procéder à
leur stérilisation par les vétérinaires, et de procéder à leur identification,
préalablement à leur remise à leurs propriétaires initiaux ou aux personnes
désirant les adopter. Lorsqu'il a été procédé à une telle campagne de
stérilisation, la gestion, le suivi sanitaire et les conditions de la garde de
ces animaux revient à la municipalité ou à l'association qui a conduit l’opération
de stérilisation.
Vaccination
et autres mesures sanitaires
Le suivi
sanitaire est important, en particulier la vaccination. Les chiens peuvent être
infectés par le virus de la rage et les chats peuvent avoir la leucose, une
maladie transmissible à l’homme. En l’ignorance de leur statut épidémiologique,
les carnivores domestiques capturés sont obligatoirement vaccinés contre la
rage, avant leur restitution à leurs propriétaires ou avant leur adoption.
Identification
En Tunisie, la plupart des carnivores domestiques ne sont
pas identifiés. Pour éviter que ces animaux capturés en état de divagation
soient euthanasiés après un séjour en fourrière et puissent être remis à leur
propriétaires légitimes, le chien ou le chat doit être porteur d’un collier
portant nom et adresse ou téléphone du propriétaire.
La rage n’ayant pas été éradiquée de Tunisie,
l'identification devrait être obligatoire pour tous les carnivores domestiques.
Deux moyens d'identification existent : le tatouage (dermographe et pince) ou
la pose sous-cutanée d'une puce électronique (transpondeur) qui permet une
identification via le fichier national d’identification des carnivores
domestiques auprès de la centrale canine ou de tout autre organisme public ou
privé créé à cet effet.
Dr. Khaled El Hicheri
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