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Le rôle de la fourrière dans la lutte contre l’errance des carnivores domestiques


Le rôle de la fourrière dans la lutte contre l’errance des carnivores domestiques
Le phénomène de la divagation et de l’errance des carnivores domestiques constitue une nuisance dans l’espace urbain et également un danger dans les espaces ruraux et urbains.
Il y a plus d’un demi-siècle la fourrière constituait une des structures communales de toute municipalité qui se respecte. Aujourd’hui, il n’y en plus aucune. Il en est de même des refuges pour animaux que la Société Protectrice des Animaux (SPA) avait construit dans plusieurs villes du pays et dont le plus grand nombre ont disparus du paysage, squattés par des entités publiques ou privées dont des administrations publiques.
La fourrière constitue un maillon indispensable dans tout programme national de lutte contre la rage. La prise en charge des chiens et des chats errants capturés met la municipalité dans l’obligation de disposer d’une fourrière communale ou intercommunale apte à l’accueil et à la garde des chiens et chats trouvés errants ou en état de divagation. Chaque fourrière doit avoir une capacité adaptée aux besoins des communes pour lesquelles elle assure le service d’accueil des animaux. Les animaux peuvent être gardés jusqu'à ce que la capacité maximale de la fourrière soit atteinte. L'euthanasie est pratiquée sur les animaux non réclamés, selon l'ordre, de leur arrivée à la fourrière.
On parle de divagation pour désigner un chien ou un chat errant, laissé librement en circulation sans la surveillance de son maître. Tout carnivore domestique errant doit être capturé par les services de fourrière et son maître passible d'une amende. Le maître d'un chien se doit en effet de connaître la loi sur la divagation des animaux et la respecter.
Face à un chien ou un chat errant, la procédure devrait être la suivante : l'animal doit être capturé, emmené à la fourrière communale par les services de la mairie ou par le particulier qui l'a capturé. Si le chien est identifié, son propriétaire en sera informé afin qu’il puisse venir le récupérer. Dans le cas contraire et s'il n'est pas réclamé après un délai de 8 jours, il est considéré comme abandonné ; la mairie peut alors décider de le remettre à une association de protection animale ou de l’euthanasier sans violence ni douleur.
Dans la fourrière, la surveillance des maladies est assurée par un vétérinaire sanitaire conventionné avec la fourrière. Les animaux ne peuvent être restitués à leur propriétaire qu’après paiement des frais de fourrière. En cas de non-paiement, le propriétaire est passible d’une amende forfaitaire dont les modalités sont définies par décret.
Lorsqu’un chien ou un chat accueilli dans la fourrière n’est pas identifié, le gestionnaire de la fourrière doit mettre en œuvre tous les moyens dont il dispose pour retrouver son propriétaire. En cas de réclamation de l’animal, ce dernier devra faire l’objet d’une identification, d’une vaccination antirabique et si nécessaire d’une stérilisation avant toute restitution. Les frais relatifs à ces interventions seront à la charge du propriétaire. Dans l’hypothèse où l’animal n’est pas réclamé, les mêmes dispositions que pour les animaux abandonnés s’appliquent.
La municipalité peut, le cas échéant, passer des conventions avec des cabinets vétérinaires ou des associations de protection des animaux pour assurer la prise en charge de ces animaux et rechercher et contacter leur propriétaire lorsque l'animal est identifié.

Si le législateur confère aux maires un pouvoir de police tendant à éradiquer le phénomène des animaux errants, et précise qu’il leur appartient de prescrire la conduite de ces animaux à la fourrière, l’opération matérielle de garde des animaux n’entre pas, dans l’exercice du pouvoir de police du président de la municipalité et pourrait constituer une lourde charge financière. Une fourrière pourrait alors faire l’objet d’une gestion indirecte dans le cadre d’une délégation de service public : mandat sanitaire, PPP, ou après qu’un appel d’offres ait permis de retenir l’offre la plus avantageuse.

Le gestionnaire de la fourrière pourra garder l’animal dans la limite de la capacité d’accueil de l’établissement. Après avis du vétérinaire conventionné, le gestionnaire pourra le céder à titre gratuit à des fondations ou des associations de protection des animaux disposant d’un refuge qui, seules, sont habilitées à proposer les chiens et les chats à l’adoption à un nouveau propriétaire. Ce don ne pourra intervenir néanmoins que si le bénéficiaire s’engage à respecter certaines exigences liées à la surveillance vétérinaire de l’animal. Toutefois, si le vétérinaire en constate la nécessité après l’expiration du délai de garde, il pourra procéder à l’euthanasie de l’animal.
Dr. Khaled El Hicheri

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