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La disponibilité des médicaments vétérinaires


La disponibilité des médicaments vétérinaires

Quand Le propriétaire fait appel au vétérinaire, il s’attend à ce que ce dernier rétablisse la santé de son animal en effectuant un diagnostic précis et en établissant un traitement efficace. En médecine vétérinaire, en effet, l’acte médical et le médicament sont indissociables.  Le médicament vétérinaire valorise la compétence du vétérinaire qui assure ainsi le suivi de l’animal, et de son bien-être. C’est la prolongation de l’acte et sa délivrance à l’éleveur dans le cadre du traitement d’un animal malade valorise cet acte. Il constitue un élément essentiel de l’activité vétérinaire de libre pratique et plus son prix est élevé moins les éleveurs consultent le vétérinaire, entrainant un déséquilibre aux dépends de l’acte médical. Aussi, la disponibilité des produits pharmaceutique à usage vétérinaire chez les médecins vétérinaires et auprès des officines pharmaceutiques constitue-t-elle un facteur important dans la protection sanitaire du cheptel nationale. Mal assurée, elle entraine des mortalités, des morbidités et des pertes de production dans les troupeaux. Lorsque la PCT est en rupture de stocks, que le nombre de pharmacies qui sont normalement sensées détenir et commercialiser ces médicaments, est encore beaucoup trop faible et que les vétérinaires ne peuvent les détenir pour les utiliser sur les lieux de leurs activité médicales, un problème de taille se pose. Eleveurs et vétérinaires en subissent les contre-coups.

De plus, la gamme des médicaments vétérinaires que de rares officines détiennent est extrêmement restreinte et se limite souvent aux seuls produits destinés au secteur avicole industriel. Les éleveurs d’autres espèces animales sont, dans la plupart des cas, contraints d’effectuer des déplacements fréquents et infructueux pour espérer obtenir les médicaments prescrits, ce qui constitue un facteur de découragement qui pousse l’éleveur à différer ou même à renoncer au traitement des animaux malades.

Il est donc indispensable d’accroître le nombre et la disponibilité des médicaments à usage vétérinaire afin que les médecins vétérinaires aient les moyens de soigner efficacement l’ensemble des animaux qui leurs sont confiés. La question du médicament et de l’usage qu’on en fait est une question fondamentale qui touche à la santé de la population. Si les médicaments vétérinaires sont prescrits ou distribués par d’autres personnes que les médecins vétérinaires, in fine la santé de la population est mise en danger et s’il y a un vrai problème, ce n’est certainement pas la détention et l’usage du médicament par le vétérinaire, c’est plutôt celui de la moralisation des circuits de distribution des médicaments vétérinaires, et de l'usage qui en est fait.

Les textes législatifs et réglementaires existants doivent être respectés et des sanctions dissuasives doivent frapper les contrevenants. Il est toutefois curieux de constater que les services chargés du contrôle du médicament, si prompts à contester aux vétérinaires l’accès aux médicaments à usage vétérinaire, soient si tolérants envers le colportage, le commerce illicite, et la vente directe au public de ces médicaments.

Il est fondamental que les vétérinaires puissent avoir les moyens médicamenteux de leurs compétences et s’il existe des zones de non droit ou de monopoles abusifs, dans le secteur de la vente, de la délivrance au détail et de l’utilisation du médicament vétérinaire, elles devront être identifiées et réduites.

                                                                                                                             Dr. Khaled EL HICHERI

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