Pour une administration
publique numérique
Combien
de fois avons-nous fait la queue pendant de longues heures devant les guichets
des administrations ou dans les salles d’attente des ministères pour
l’obtention d’un document, la légalisation d’une signature ou l’apposition d’un
un cachet officiel ? Combien de fois avons-nous entendu dire que le système
était en panne et qu’il fallait revenir plus tard ? Combien de fois avons-nous
perdu une ou plusieurs journées pour payer une facture ou une contravention ?
Croyez-vous que nous payions des impôts pour perdre encore plus de temps qu'il
n’en faut ?
Pensez-vous
que cela soit normal ? Ces longues attentes sont autant de journées de travail perdues
pour le budget familial et pour l’économie du pays. « Le temps c’est de
l’argent » et tout ce temps perdu a un coût qui pèse lourd sur notre
économie déjà sinistrée.
Dans
un monde en mutation où le " Tout et Tout de suite", est devenu la
règle, il est inacceptable de voir une administration publique, appliquer
encore des méthodes archaïques sinon obsolètes, en marge de la réalité
actuelle, ne servant pas les citoyens comme ils devraient l’être et disposant
de leur temps avec désinvolture. Et il est d'autant plus frustrant d'observer
que, face à cette situation inacceptable, les gouvernements qui se sont
succédés n’aient pris que des mesures cosmétiques qui n’ont en rien améliorés
ce marasme administratif.
Qu'est
ce qui nous empêche de regarder ce qui se fait de bien ailleurs ? Les modèles
de gestion administrative diffèrent d'un pays à l’autre ; pourquoi ne pas
prendre le meilleur de chacun ? Sommes-nous condamnés à être ces éternels
assistés, comme on veut bien nous le faire croire, ou pouvons-nous être une
force de proposition et d’innovation et faire bouger les choses ?
Nous
sommes dans une ère technologique nouvelle, dans la version 2.0 qui offre des
possibilités incroyables ; la diffusion des technologies de l'information et de
la communication depuis quelques années a permis de faciliter la circulation de
l'information et la flexibilité du travail avec le télétravail notamment, a
contribué à diversifier les méthodes de travail en vigueurs. Aujourd'hui avec
l'arrivée de l'Intelligence artificielle (IA), les capacités de stockages de
donnée presque infini, les outils d'aide à la décision ou encore le
« block Chain », il y aurait de quoi créer une nouvelle
administration publique économe de temps et plus à l'écoute du citoyen et de ses
besoins.
Le
Japon a adopté début 2017 une législation reconnaissant le Bitcoin (monnaie
électronique) comme une monnaie légale. La Russie est également en train de
valider une loi similaire. Cette monnaie digitale est basée sur le block Chain
qui permet une traçabilité de tous les échanges et transactions en toute
transparence ; cette technologie peut être appliquée au registre du commerce
par exemple pour sécuriser la délivrance d'extrait électronique et faciliter
l'accès aux prestations délivrés par le registre du Commerce. Un notaire ou un
banquier pourrait alors vérifier qu'un extrait a été délivré par l'Etat, par
conséquent, est conforme. Cette technologie permettrait à l'administration
publique de numériser tout processus et éviter les fraudes potentielles.
Toutefois
ce genre de technologie, si elle était mise au service de notre administration,
aurait peu de chance de réussir sans un minimum de bonne gouvernance. Je me
limiterai donc, dans cet article, de mettre en évidence 4 méthodes de gestion
qui pourraient contribuer à l’amélioration de l’administration de notre
pays :
Je
pense tout d'abord qu'il nous faut inculquer à notre personnel administratif la
notion de bonne gouvernance dans son sens pratique, c'est a dire une gestion
transparente des ressources et moyens de l’État et de ses administrations, quel
que soit le nouveau système ou les nouvelles méthodes de gestion performant que
nous pourrions proposer, celles-ci ne sauront donner des résultats satisfaisant
dans le cadre d'une mauvaise gouvernance.
Un
autre point crucial est l’amélioration continue ou le "continuous
improvement" de l'anglais que l'on retrouve dans la plupart des normes
nouvelles de bonnes pratiques. Il ne s'agit pas de changer l'administration et
d’installer de nouveaux processus sans avoir un plan de rechange. Tous systèmes
ou nouvelles méthodes de gestion peuvent être parmi les meilleures des
solutions mais ne pas fonctionner correctement dans notre administration
publique, nous devons donc permettre une flexibilité dans le changement via une
amélioration continue qui devra se faire sur des réflexions issues de travaux
communs, en interne à l'administration publique mais également en externe au
pays, au travers de partenariat d’échanges.
Il
convient également de contrôler l'information par la "data" et de
mettre en place des indicateurs de performances éprouvés pour aider le ou les
responsables administratifs à suive leurs activités et à être audités par leurs
pairs. Le contrôle de la donnée passe inévitablement par la centralisation.
Toutes les administrations du pays doivent être interconnectées au plus bas
niveau avec un système unique, des contrôles et une gestion de droit d’accès
adéquate, afin de fournir un service de qualité au citoyen.
Et
enfin, l’acceptation et la réalisation du changement proposé par la gestion
participative. Il existe toutefois plusieurs méthodes de réalisation d’un
changement et d’exercice de l’autorité au sein d'une institution ; parmi
celles-ci je retiendrais celles proposées par Douglas Mac Gregor qui distingues
deux méthodes, correspondant à deux types de salariés :
·
Le premier type, prend en compte le groupe de salariés qui répugnent à
travailler. A ceux-ci la méthode de changement est basée sur la contrainte et
le contrôle en vue de faire consentir à l'effort régulier.
·
Le deuxième type, prend en compte le groupe de salariés qui sont capables de
s'engager dans le travail de façon responsable et de se sentir concernés par
les objectifs de l'institution. A l'endroit des dits travailleurs, Mac Gregor
envisage la gestion participative, car, estime-t-il de tels individus pourrons
faire bénéficier l'institution de leur créativité.
Le
chemin est encore long mais si nous ne commençons pas à marcher dans la bonne
direction, nous continuerons à faire du sur place. L’amélioration passe
par nous.
Teymour
El Hicheri
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