« La
valeur de la vaccination » ; tel est le thème retenu par
l’Association Mondiale vétérinaire pour la Journée Mondiale Vétérinaire.
L’Union Générale des Médecins vétérinaires de Tunisie et Médical Veterinary
international avaient choisi de célébrer cet important évènement, le week-end
des 20 et 21 avril 2019, à Yasmine Hammamet en mémoire de l’ami de la
profession vétérinaire, feu Abdelwahab Ben Ayed, président du Groupe Poulina
Holding.
Le système immunitaire
constitue l'ensemble des moyens de défense qui protègent l'organisme contre les
microbes pathogènes qui en se multipliant provoquent une infection (maladie). Certains
de ces microbes produisent aussi des toxines à l’origine de toxi-infections. Des
cellules du corps, reconnaissant des parties du microbe (les antigènes) comme
des éléments étrangers, l'organisme active l'ensemble de son système
immunitaire, en produisant des anticorps pour neutraliser et éliminer le
pathogène, protégeant ainsi l’animal de la maladie. Ces anticorps sont gardés
en mémoire par le système immunitaire de l’animal et si le pathogène se
manifeste de nouveau, l’organisme produira plus rapidement les anticorps
adaptés spécifiquement à la lutte contre ce microbe, et empêchera la maladie de
se déclarer.
La
découverte de vaccins spécifiques, les techniques de vaccination et les mesures
de biosécurité sont venus à l’aide du système immunitaire et ont permis de
sauver de nombreux animaux en les protégeant contre les agents pathogènes
responsables de maladies mortelles ou débilitantes.
Les vaccins sont des
médicaments d’une importance capitale pour la santé des animaux. Ils permettent
d’éviter un très grand nombre de maladies mais, comme tout médicament, ils doivent
répondre à des exigences de qualité, efficacité et sécurité. Ils sont composés
d’un ou plusieurs antigènes vaccinaux qui sont des substances biologiques actives,
issues de bactéries ou de virus. Afin de rendre le vaccin plus efficace,
l’antigène vaccinal est généralement combiné à un adjuvant (le plus souvent hydroxyde
ou phosphate d’aluminium). Des conservateurs antimicrobiens sont employés pour
empêcher la contamination microbienne du vaccin. Des stabilisants (lactose,
sorbitol, etc.) peuvent aussi être utilisés.
Les
préparations de vaccins sont constituées, selon la maladie, de virus tués ou
atténués. Dans la plupart des maladies infectieuses le nombre de type et de
sous-types du microbe en cause est important or Il n’existe pas de vaccin
universel et lorsque le vaccin correspond au type et sous-type du virus en
cause, il protège l’animal contre la manifestation des symptômes de la maladie
mais ne le protège pas nécessairement contre l’infection. Cet animal, atteints
d’infection infraclinique, peut alors propager la maladie.
Les
vaccins se distinguent par le niveau d’incorporation d’antigènes. Plus ce
niveau est élevé, plus la puissance du vaccin et sa capacité de provoquer une
réponse immunitaire rapide, est grande et plus le nombre de doses produites
à partir d’une certaine quantité d’antigène est réduit, plus large est le
spectre de la couverture antigénique obtenue et plus longue est la durée de
l’immunité.
L’OIE
recommande que les vaccins utilisés en situation d’urgence contiennent au moins
deux fois plus d’antigène par dose que le minimum recommandé pour une
vaccination de routine.
La vaccination est un moyen de protéger
un animal contre le développement de certaines maladies infectieuses dues à des
microbes pathogènes (bactéries ou virus), Lors d'une vaccination, on injecte à
l’animal un microbe tué ou atténué, ou une toxine rendue inactive (anatoxine).
Le microbe, rendu inoffensif, n'entraîne donc pas la maladie ; il entraine
la réaction du système immunitaire de l’animal et permet de réduire la
propagation de microbes pathogènes mais son efficacité dépend de la bonne
conservation et du transport du vaccin ainsi que de son administration.
La
vaccination permet au système immunitaire de l’animal de réagir rapidement à
une infection déclenchée par des microbes spécifiques. La réaction immunitaire
plus rapide de l’animal vacciné empêchera souvent la maladie de se manifester
et si la maladie se manifeste quand même, sa gravité serait moindre. La durée
de la protection acquise varie selon la quantité d'antigènes présents dans le
vaccin ou son mode de préparation. C'est pourquoi il est nécessaire, dans
certains cas, de pratiquer des rappels pour réactiver cette protection. Mais en
dehors de ces vaccinations de rappel, certains pays continuent à vacciner
contre certaines maladies qu’ils ont réussi à éradiquer par la vaccination de
routine et cela pour différentes raisons : certaines maladies sont encore
présentes dans d'autres pays et la vaccination périodique reste indispensable
compte tenu des effets de la mondialisation ou alors, les maladies disparues
pourraient réapparaître si l'on cessait de vacciner, ou bien le nombre de cas
pourrait augmenter si le taux de couverture vaccinale venait à baissait.
La
vaccination ne protège le troupeau que contre une partie des microbes à l’origine
de maladies infectieuses du bétail qui doit être protégé contre les autres
maladies infectieuses graves par un bon programme de biosécurité qui permette
de réduire le risque d’introduction de maladies infectieuses dans le troupeau.
Dans ce cas, la pratique la plus efficace consiste à isoler complétement
le troupeau, à s’assurer des antécédents médicaux de chaque animal qui sera
introduit (antécédents d’avortement ou d’infertilité, antécédents de
vaccination, de traitement, les tests de dépistage réalisés (tuberculose,
brucellose, …). Par ailleurs, les jeunes animaux qui n’ont pas encore été
vaccinés, devront l’être.
Le
bétail acheté peut être exposé à des maladies infectieuses durant le transport.
Parmi les mesures de biosécurité à prendre afin de réduire ce risque, il
convient de s’assurer que les transporteurs retenus aient un véhicule propre,
que les animaux nouvellement acquis seront isolés à leur arrivée, mis en
quarantaine, vaccinés et soumis à des tests afin de prévenir l’introduction de
maladies inexistantes dans le troupeau.
Certaines
de ces maladies peuvent être transmises par d’autres animaux ou par des
personnes et objets contaminés. Il est alors recommandé de limiter l’accès des
personnes étrangères, prévenir l’accès des autres animaux, prévenir la
contamination des aliments du bétail et appliquer les mesures de lutte contre
les insectes.
Une
stratégie de sécurité, de santé, et de bien-être des animaux devrait être
élaborée et reposer sur un cadre juridique adéquat, une meilleure compréhension
de la santé et du bien-être des animaux, une meilleure gestion de la prévention
des maladies animales, et des méthodes d’élevage qui ont pour objectif
d’améliorer de façon durable, la santé et le bien-être des animaux. En
réduisant les possibilités d’infection et leurs répercussions sur la santé de
l’animal, on préserve sa productivité et la qualité de ses productions tout en
réduisant les frais médicamenteux.
Dr. Khaled El Hicheri
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