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COVID-19: vaccins, tests et traitemements

COVID-19: vaccins, tests et traitemements

A quatre mois du début de la pandémie de COVID-19, on ignore toujours quels traitements sont efficaces contre cette maladie virale qui, semble-t-il, provoque une infection bactérienne parallèle. Les traitements actuellement appliqués aux patients, sont au mieux des traitements symptomatiques destinés à soulager des symptômes largement décrits ces derniers mois, - leur donner suffisamment d'oxygène, gérer la fièvre et les mettre sous respirateur en cas de besoin - pour donner au système immunitaire le temps de combattre l'infection. or, pour combattre Covid-19, nous ne disposons actuellement que de deux outils – les mesures restrictives et le test de dépistage qui nous permet de diagnostiquer la maladie et d’hospitaliser les personnes infectées afin de limiter la contagion. Nous ne disposons pas encore d’un vaccin spécifique ni d’un traitement efficace.

Le vaccin
La plupart des maladies virales dont l’humanité à pu venir à bout, l’ont été grace à la découverte d’un vaccin spécifique à chacune de ces maladies. De nombreux laboratoires se sont attelés à la recherche d’un vaccin contre le COVID-19 mais la production d’un vaccin prend du temps; ces recherches ne pourraient aboutir que dans un à trois ans. En attendant, le virus peut muter, devenir plus meurtrier et attaquer toutes les tranches d’âge  de la population

Les test de dépistage
La FDA, qui réglemente les tests de diagnostic aux Etats Unis, a été critiquée pour ne pas avoir agi assez rapidement pour rendre les tests de dépistage largement disponibles. Ce n'est que le 29 février que la FDA a annoncé une nouvelle politique qui a facilité la mise à disposition des personnels soignants, des tests fournis par les laboratoires privés et les centres médicaux universitaires. Ces tests ne sont pas à l’abris de la critique.
Roche, dont le test a été autorisé par la FDA le 12 mars, n'a pas pu donner de chiffres précis sur le taux réel de faux négatifs et de faux positifs de son test; or, trop de faux résultats pourraient entraîner une nouvelle vague d'infections lorsque les gens retourneront à leurs occupations et seront autorisés à se rassembler dans les espaces publics tels que les cafés, les restaurants ou les stades. Même de bons tests peuvent donner des résultats inexacts. Pour commencer, le moment où un patient reçoit le test est important. Plus vous êtes éloignés, dans le temps, de l'exposition initiale au virus, plus la charge virale diminue - La charge virale est la quantité de virus qui est émise par une personne infectée - et si cette charge baisse trop, même une personne qui est en état d’infection active, peut répondre négativement au test de dépistage. En Islande, les autorités ont effectué des tests aléatoires, qui leur ont permis de constater que 50 % des gens qui ont été déclarés positifs étaient asymptomatiques.

En outre, la situation du virus dans le corps de la personne infectées a son importance. En effet, les scientifiques pensent que au fur et à mesure que la maladie progresse, le virus a tendance à descendre dans les poumons d'un patient, de sorte que le laps de temps où un écouvillonnage du nez renverra un résultat positif, peut être limité. Pour qu’un échantillon nasopharyngé soit prélevé correctement et puisse donner des résultats exacts, il faut introduire l'écouvillon assez loin dans le nez du patient, ce qui n’est pas toujours chose aisée.

La responsibilité de l’industrie pharmaceutique
Les professionnels de la santé, cliniciens et chercheurs, sont scéptiques; ils avancent que dans cette situation d’urgence, le profit a devancé la qualité, et soutiennent que certains facteurs peuvaient entraîner des résultats inexacts aux tests de dépistage de COVID-19, et que beaucoup d'entre eux n'avaient rien à voir avec la conception du test. Le coronavirus a ainsi mis à nu les échecs d’un système de production coûteux, inefficace et basé sur le marché pour développer, rechercher et produire des tests de diagnostic, des médicaments et des vaccins de qualité. Les sociétés pharmaceutiques privées n'accorderont tout simplement pas la priorité à un vaccin - pour une future urgence de santé publique - tant que sa rentabilité n'est pas assurée.

La reponsabilité de l’Etat
La réalité des chaînes d'approvisionnement fragiles, des ingrédients pharmaceutiques actifs, couplée à l'indignation du public face aux abus de brevets qui limitent la disponibilité de nouveaux traitements, a conduit à un consensus émergent selon lequel le secteur public doit assumer une responsabilité beaucoup plus active et directe pour le développement et la fabrication de médicaments d’intéret collectif. Des partenariats Public-Privé pour la production des produits pharmaceutiques destinés à assurer la sécurité sanitaire de la santé publique pourraient etre établis entre les firmes pharmaceutiques et les Etats qui pourraient ainsi intervenir au niveau de la production et garantir la constitution de stocks stratégiques de principes actifs de médicament essentiels et d’antigènes pour la production rapide de vaccin lorsque le besoin s’en fait sentir.

Le virus SRAS-CoV-2 est apparu en décembre 2019, puis s’est propagé rapidement dans le monde entier,. Avec environ 15% des patients ayant contracté le COVID-19 qui souffrent d'une forme sévère de la maladie et des hôpitaux submergés, le monde  entier recherche désespérément des traitements; Les scientifiques s’efforcent de trouver des antiviraux spécifiques au virus. Plusieurs (COVID-19) en Chine; certains résultats prometteurs, ont été obtenus jusqu’à present, bien qu'il 

n’existe pas encore de traitements spécifiques du COVID-19.  Aussi les scientifiques et les autorités de certains pays ont-ils envisagés la possibilié d’utiliser des médicaments ayant déjà leur AMM et qui auraient un effet préventif ou curatif sur les coranovirus. Plusieurs médicaments font actuellement l’objet d’études cliniques pour tester leur efficacité et leur innocuité  dans le traitement  de COVID-2019, tels:l’hydroxychloroquine, l’ivermectine, l’azithromycine, la ribavirine, l’arbidol, le remdesivir, le favipiravir ou d’autres antiviraux. Plusieurs équipes de chercheurs à travers le monde ont déjà commencé des essais cliniques et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de menr dans plusieurs pays, un gigantesque essai clinique sur certaines de ces molécules. Des dizaines d'études sur ces médicaments - depuis la vitamine C jusqu'àux produits de la pharmacopée traditionnelle chinoise - sont en cours, vérifiant les avantages confirmés de chacun de ces produits. La crainte est de donner de faux espoirs aux personnes contaminées alors que nous ignorons encore les résultats thérapeutiques confirmés sur le nouveau coranovirus. La France vient, de son côté, d’autoriser des essais cliniques utilisant la chloroquine. En Afrique - malgré les interrogations sur son efficacité et les alertes sur ses effets secondaires - cette décision française suscite un grand espoir et la population fait déjà des stocks d’hydroxychloroquine. Aux USA, Le président Trump à vanté tout dernièrement, le recours à la chloroquine comme traitement possible, avant d’être contredit par la FDA, l’organisme qui supervise la commercialisation des médicaments aux États-Unis. 

Dans certains pays, l’intrusion de la politique dans le pouvoir de decision,    
dans le domaine de la santé publique, et la mise à l’écart des scientifiques, relégués au rang de simples exécutants, a perturbé les programmes de prévention et de lutte contre COVID-19. Des millions de personnes ont été convaincues que les rapports établis sur le coronavirus par les experts étaient de la simple politique et n'avaient aucun caratère scientifique. Toutefois, contrairement à la consommation de tabac ou au changement climatique, les corano-sceptiques pourront constater, rapidement, les impacts du coronavirus et le respect du public pour l'expertise en santé publique et en épidémiologie pourrait alors être rétabli.

Dr. Khaled El Hicheri

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