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COVID19 et économie mondiale : une halte forcée

COVID19 et économie mondiale : une halte forcée 

La crise sanitaire provoquée par le nouveau coranovirus n’est pas encore passée, qu’une crise économique majeure se profile, provoquée par les mesures radicales prises pour essayer de d'arrêter la progression du virus SRAS-CoV-19. Une grande partie de l'économie américaine et par conséquent de l’économie mondiale, tourne au ralenti. Elle est en train de s'arrêter et pourrait rester à l’arret pendant des mois en raison de la pandémie de COVID-19, alors que les populations se trouvent confrontées à l’immobilisation, a un chomage forcé, croissant et aux difficultés financières.
   
Aux États-Unis, depuis près d’un mois, les marchés financiers sont au plus bas. Les investisseurs ont fortement réduit leur intervention et les économistes et les politiciens se tournent vers L’Etat fédéral pour l'inciter à faire redémarrer la consommaion, en aidant les entreprises et les travailleurs menacés par les mesures visant à contenir le coronavirus, car Lorsque la Maison Blanche a mis en place les mesures restrictives et averti tous les Américains qu’ils devaient se confiner, éviter les restaurants et les bars et ne pas se rassembler en groupes de plus de 10, elle n'a pas répondu à la question de savoir exactement ce que les individus et les gouvernements locaux devraient faire, ou comment les propriétaires d'entreprises et les travailleurs pourraient survivre financièrement, à un moment de vastes pans de l'économie cessaient de fonctionner.  
Le maire de New York est allé plus loin; il a plaidé pour que le gouvernement fédéral fournisse une aide en espèces aux personnes dont les moyens de subsistance ont été affectés, directement ou indirectement, par la crise. Il a comparé la situation à la dépression de 2008 et demande que le gouvernement fédéral remette directement aux personnes l’argent de l’aide qui a été votée par le sénat, dans le cadre du stimulus de l’économie. 

Pour les autorités et les administrations des pays infectés, il s’agissait de mener une lutte sur deux fronts: ralentir la propagation du virus en invitant la population à ne pas quitter leur domicile et en meme temps, préparer les hôpitaux et centres de soins à une probable augmentation du nombre de patients souffrant de symptomes graves de la maladie et nécessitant une hospitalisation et des soins urgents et intensifs.  

Sur un autre plan, les gouvernements consacrent des millions de dollars, en logistique et en vols pour ramener leurs citoyens à la maison alors que les pays ferment leurs frontières aux étrangers non résidents et que les voyages de toute nature deviennent extèmement difficiles suite aux suppressions de milliers de vols commerciaux réguliers.
  
En Europe, les marchés financiers sont au plus bas et les indices boursiers piquent du nez ; aux États-Unis, à Wall Street, les indices boursiers ont chuté de près de 12%. La perte de PIB pourrait par ailleurs dépasser 10% dans certains pays. Aux baisses enregistrées sur les marchés financiers vient s’ajouter la chute vertigineuses des prix mondiaux du pétrole qui ont glissé en dessous de la barre de 30 dollars le baril, son plus bas niveau en quatre ans. Tous les ingrédients d’une grande récession sont réunis. Les marchés financiers au plus mal, les économistes ont mis en garde contre une forte récession qui pourrait déjà être en cours. Leurs craintes grandissent bien que les marchés  siatiques se soient stabilisés. L’inquiètude des porteurs d’action grandit; ceux qui avaient un portefeuille en bourse le 1er janvier 2020 ont perdu 40% de leur valeur. 

Sur le plan du maintient des équilibres financiers, jusqu’à présent, les plus grandes mesures sont venues de la Réserve fédérale US, qui a réduit les taux d’intérêt à près de zéro et a annoncé d’autres mesures d’urgence pour s’assurer que le système financier continue de fonctionner. La Banque Centrale Européénne a pris des mesures très importantes, en urgence, pour écarter le risque de tarissement  des liquidités. Le gouvernement Français a annoncé le report ou la réduction des impôts, une garantie gouvernementale de prêts pour les entreprises, et une enveloppe de plus de 1,1 milliard de dollars pour les petites entreprises et les entrepreneurs indépendants. 

Aux USA c’est l’effervescence qui précède la panique; de grands groupes industriels et commerciaux, des gouverneurs, des législateurs et des économistes supplient le gouvernement fédéral de dépenser des milliers de milliards de dollars - 2 trillion de dollars ont été votés par les chambres à ce titre -  pour payer les travailleurs pour qu'ils se confinent chez eux et pour alimenter la trésorerie des entreprises aux prises avec une brusque interruption de la consommation

Partout dans le monde, les compagnies aériennes sont au bord du goufre; des milliers d’avions sont cloués au sol et les pertes atteignent des sommets vertigineux. Ces compagnies ainsi que d'autres entreprises font pression pour obtenir des prêts ou des subventions directes des gouvernements pour combler les pertes colossales engendrées par le confinement, la fermeture des frontières et par voie de conséquence la baisse considérable du trafic aérien. Le trafic maritime et les transports terrestres ne sont pas épargnés; les bateaux et cargos sont amarrés à quai, les trains sont sur les voies de garage et les bus garés sur leurs parking. La chute de la consommation a provoqué un effet domino qui a touché la production industrielle et agricole, l’activité commerciale et les services.  
Dans plusieurs pays comme à Washington, les législateurs travaillent sur des plans de relance budgétaire qui pourrait aider les travailleurs et les entreprises à traverser la crise. Les employeurs et les employés sont, en effet, déchirés entre la peur d'être exposé au virus et la peur de manquer d'argent pour payer la nourriture, les loyers et l'électricité. Les autorités chargées de l’application et du respect des lois et réglements en cette situation d’urgence, se retrouvent dans l’obligation de procéder à la fermeture des entreprises qui fournissent des salaires pour de larges pans de leurs populations. Il s’agit d’une conjonction de crises extraordinaire au sens propre du terme: crise de l’offre qui touche les pays développés et qui gagne le monde entier, effondrement des prix des matières premières qui frappe surtout les pays pétroliers, et crise sanitaire qui touche la plupart des pays de la planète et qui s’étend aux pays africains. 

Le choix qui a été fait par tous ces pays, de mobiliser l’ensemble des moyens de l’économie pour la lutte contre la pandémie, et de donner une priorité absolue à la préservation de la vie humaine, a conduit à immobiliser les économies pour réduire le risque épidémique, les obligeant à une halte forcée et à une analyse de la situation en matière de gestion de la crise sanitaire, sur les pénuries de masques, de tests de dépistage, d’appareil de ventilation pulmonaires, sur la dépendance de nombreux pays vis à vis de la Chine et de l’inde pour leurs approvisionnements en matières premières et en principes actifs pour la fabrication de médicaments et autres produits pharmaceutiques la Chine fournit 80% de ces principes actifs pharmaceutiqueset sur la nécessité de mettre un terme à cette ultradépendance de la Chine. 
La crise a, en effet, conduit à une réflexion profonde sur le degré de dépendance excessif envers la Chine et à une politique de réduction de cette dépendance pour les produits stratégiques et notamment les produits pharmaceutiques qui devront être nécessairement produits sur le territoire national pour des raisons de sécurité publique et de santé publique. Les firmes pharmaceutiques nationales sont appelées à s’engager à développer une production nationale de médicaments spécifiques et des principes actifs à usage thérapeutiques. 

On a perdu un temps précieux, les gouvernementsparticulièrement aux Etats Unis d’Amérique - n’ont pas pris assez vite la mesure de cette crise sanitaire systémique et urbaine d’envergure. Ce nouveau coronavirus, comparé a ceux qui l’ont précédé, progresse  à une vitesse impressionnante. La courbe d’infection est exponentielle. Le nombre de décès est important. Partout des mesures restrictives pour limiter les contacts avec le virus et stopper sa progression, ont été prises mais la logistique a souvent fait défaut; il n’y a pas eu de masques pour tout le monde ni d’appareils de ventilation pour les malades gravement touchés. La plupart des pays ripostent sans réponse coordonnée. L’application des mesures restrictives ont un effet négatif sur l’économie qui ralentie et s’arrête. Des mesures sont prises pour aider les PME en leur apportant des concours en trésorerie importants. Certains pays y ont ajouté des mesures de garanties des crédits, d’étalements des charges. Tous les États sont prêts à tout faire pour stabiliser la situation sanitaire et relancer l’activité économique en ne comptant pas la dépense et en creusant les déficits. 

Dr. Khaled El Hicheri 

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