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Tests de détection du SRAS-CoV-2.

 

Tests de détection du SRAS-CoV-2. 

En ces périodes difficiles de crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19, le respect des gestes barrières : lavage répété des mains, port du masque et distanciation sociale, demeure l’un des piliers majeurs de la lutte contre l’infection propagée par le nouveau Coronavirus SARS-CoV-2. Toutefois, chacun espère subir un test qui prouverait qu’il n’est pas infecté par ce virus et qu’il n’est pas malade du Covid-19 ou qu’il était malade mais qu’il n’est plus contagieux et qu’il est immunisé. Mais aucun test n’est en mesure de satisfaire cet espoir ; par contre, on dispose aujourd’hui de deux sortes de tests de diagnostic de ce nouveau coronavirus : les tests virologiques et les tests sérologiques.

Le diagnostic clinique est généralement établi à partir des signes cliniques qui peuvent se manifester par un seul ou plusieurs des signes suivants : une température supérieure à 37°5 ; une toux sèche, sans expectorations ; la perte de goût et/ou d’odorat ; un mal de gorge ; des douleurs musculaires ou des courbatures ; une diarrhée ; une fatigue inhabituelle et un manque de souffle en parlant ou suite à un petit effort

 

Les tests virologiques ne sont pas disponibles en quantité suffisantes pour tester un grand nombre de personnes afin de pouvoir juger de la prévalence de covid-19 dans les différentes régions du pays pour pouvoir établir une stratégie de prévention et de lutte contre la maladie. Plusieurs directions régionales de la santé se sont plaintes de rupture de stocks et l’interruption de l’approvisionnement en réactifs utilisés dans la réalisation des tests PCR. Ces pénuries à répétition ne manquent pas d’entraîner des perturbations dans la réalisation d’enquêtes épidémiologiques.

Face à ces ruptures de stock, les laboratoires de biologie médicale de libre pratique ont demandé au ministère de la santé publique à les approvisionner en tests de diagnostic rapide, pour tester le plus grand nombre de personnes et réduire la pression exercée par le public, et ce, afin d’appuyer les efforts du ministère dans sa lutte contre le covid-19. Mais il semble que les tests de diagnostic rapide ne seront utilisés que dans les hôpitaux et les services des urgences.

Les tests virologiques sont aussi des outils de contrôle de l’épidémie ; ils permettent de repérer avec certitude les personnes infectées et leur mise en quarantaine. L’isolement de ces personnes infectées, qui constituent un risque élevé de transmission, permet d’adopter une stratégie de tests systématiques permettant de briser la chaîne de transmission. Ces tests qui faisaient défaut au début de l’épidémie, sont actuellement disponibles mais en quantités limitées. Néanmoins, tester toute la population en PCR serait très difficile en termes de moyen, sans oublier que le prélèvement doit être rigoureux. De plus, un test négatif peut se positiver deux jours après, et il devient impossible de dépister tout le monde, aussi régulièrement

La production de tests PCR en Tunisie, n’est pourtant pas hors de portée de l’Institut Pasteur. Une production en masse de tests PCR en Tunisie nécessiterait toutefois l'achat de machines onéreuses. Les moins chères coûteraient 50.000 euros, soit l’équivalent de 160.000 dinars. Outre l'achat du matériel, le personnel des laboratoires doit également être formé à l'utilisation des tests.

 

Pour ce qui est des tests sérologiques, si leur faible taux de fiabilité (de l'ordre de 60%) reste encore à améliorer pour permettre de concevoir une politique de santé publique, le recours à une utilisation massive de ces tests semble réalisable. Les laboratoires d'analyses sont, en effet, capables de réaliser des centaines de tests par jour.

En Tunisie, « Plus de 95% des tests RT-PCR effectués dans les hôpitaux et laboratoires publics sont gratuits », avait souligné le Pr. Hechmi Louzir, directeur général de l’Institut Pasteur, dans une de ses dernières déclarations. Par ailleurs, lors d’une conférence de presse il avait précisé que le test RT-PCR est la technique de référence la plus fiable mais que les tests de diagnostic rapides sont aussi efficaces, notamment dans les services d’urgence et les hôpitaux pour dépister rapidement (en moins de 20 minutes) les malades symptomatiques et améliorer ainsi leur prise en charge. Il avait en outre souligné qu’un comité, issu du conseil scientifique, assurait le suivi des informations scientifiques concernant la vaccination contre le coronavirus dans le monde, afin que le jour où un vaccin fiable sera disponible, il pourra être acquis et mis à la disposition de la population.

Les professionnels de la santé publique se penchent sur l'utilisation des tests sérologiques. Réalisés à partir d'une prise de sang, ces tests permettent de détecter les personnes ayant développé une forme d'immunité contre le virus grâce à la présence d'anticorps. Ces tests ne sont pas, à ce jour, inscrits à la nomenclature ; ils ne sont donc pas remboursés par la CNAM et autres assurances maladies et restent à la charge du patient.

La situation autour des tests sérologiques reste confuse. En Europe, de nombreux tests non validés circulent sur le marché, à un prix oscillant entre 10 et 25 euros (de 35 à 80 dinars) l'unité pour les « tests rapides au bout du doigt ». En Europe, le test sérologique ELISA, , est commercialisé au prix unitaire de 15 euros soit près de 50 dinars.

L’émergence du nouveau coronavirus a été tellement subite que la demande en tests, en masques et autres produits liés à la prévention et aux soins, a atteint des sommets. La pandémie a pris de court les industriels qui ont dû mettre en place, en un temps record, des lignes de production de tests, suffisantes pour soutenir la demande mondiale. La capacité de production limitée, expliquerait ainsi le coût plutôt élevé des tests ; les laboratoires n’étaient pas tous dotés en équipements et en réactifs nécessaires. La compétition pour l'achat de tests, de masques et appareils d’assistance respiratoire a fait rage entre les pays. De plus, les pays possédant les unités industrielles du diagnostic ont fourni en priorité la demande locale avant d'exporter.

Dr. Khaled El Hicheri

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