Covid-19
et activités
Vétérinaires
L’OIE et l’AMV nous rappellent également, en cette période de crise santaire sévère que, dans le cadre de leurs activités, les médecins vétérinaires ont la responsabilité de protéger leur santé, celle de leurs collaborateurs et celle de leurs clients; ils doivent s’assurer que des niveaux appropriés de biosécurité soient mis en oeuvre, et que leurs clients soient informés des mesures de précaution en place et que les comportements appropriés soient respectés, afin d’éviter la propagation du Covid-19.
La
pandémie de COVID-19 s’est révélée très meurtrière et
très
difficile à combattre. Le corps médical a déployé tout son
potentiel pour barrer la route à la contagion par la coranovirus. La
médecine étant une, la
collaboration entre
les
deux médecines, humaine et vétérinaire, ont trouvé dans
la
lutte contre le nouveau coronavirus, un terrain de collaboration qui
les rapproche encore plus et qui concrétise le concept “One
Health”.
Les
médecins vétérinaires ont
toujours fait
partie intégrante de la communauté mondiale de la santé et des
systèmes nationaux de santé et d’hygiène publique. Et
si
l’exercice de la médecine humaine et celui de la médecine
vétérinaire sont distincts, les liens existants entre les deux sont
très étroits. Outre
les activités liées à la santé et au bien-être des animaux, ils
jouent un rôle déterminant
dans la
surveillance
épidémiologique
des
maladies animales transmissibles à l’Homme - appelées zoonoses
par les vétérinaires et aussi anthropozoonoses par les médecins -
dans la prévention et la gestion des maladies communes et pour
assurer la sécurité sanitaire des aliments destinés à la
consommation des populations humaines et animales.
Pour
apprécier le niveau de coopération et de complémentarité des deux
médecine, il suffit de rappeler
que près
de 65
%
des maladies émergentes
ou réémergentes
en médecine humaine sont d’origine animale et que le nombre de
zoonoses ne fera qu’augmenter à l’avenir, facilité par
l’augmentation des échanges entre pays qui favorisent
l’introduction de maladies jusque-là cantonnées dans des régions
lointaines, sur la faune sauvage. Avec l’exode rural et l’émergence
de mégapoles surpeuplées, une partie de plus en plus importante de
la population - qu’il s’agisse de populations rurales ou urbaines
- aura plus d’occasions de contacts réguliers avec des animaux
domestiques et sauvages, favorisant les contaminations par de très
nombreux agents pathogènes jusque là inconnus ou mal connus.
Dès
l’apparition de premiers cas de COVID-19, alors que plusieurs pays
adoptaient et appliquaient des mesures restrictives (confinement,
distanciation, port du masque facial, parfois verrouillage de villes
entières et de pays, fermeture des commerces lieux de loisirs,
fermeture des entreprises non essentielles) pour retarder la
progression du nouveau coranovirus, SRAS-CoV-2, responsable de la
maladie, l’Organisation Mondiale de la Santé Animale - ancien
Office International des Epizooties (OIE) - et l’Association
Mondiale Vétérinaire (AMV), ont fait une “Déclaration
conjointe” dans laquelle ces deux organisations attirent ensemble
l’attention sur “les rôles et les responsabilités de la
profession
vétérinaire en
matière de
santé publique, pour
relever efficacement les défis posés par la pandémie de
COVID-19 et mettre en évidence les activités pvétérinaires
spécifiques, essentielles pour assurer un continuum en matière de
sécurité sanitaire des aliments, de prévention des maladies et de
gestion des urgences.
Les
mesures restrictives, de sécurité biologique et de prophylaxie
sanitaire recommandées
et mises en oeuvre dans la très grande majorité des pays, ne
sont pas sans questionnement quant à leurs conséquences sur les
activités agricoles, la vie des animaux de rente et de compagnie et
les activités professionnelles des médecins vétérinaires. Des
activités
qu’il convient d’adapter à cette nouvelle situation de crise
sanitaire, sociale et économique pour laquelle ils n’étaient pas
préparés. II
est en
effet vital
de maintenir
les activités essentielles à la santé publique
et de
soutenir
celles qui sont nécessaires pour que les Services Vétérinaires
central et régionaux, de contrôle
et d’inspection, puissent superviser et garantir la qualité des
aliments, répondre aux urgences, et exécuter les campagnes de
vaccination contre
les
maladies animales classées prioritaires.
Les
médecins vétérinaires
doivent par contre restreindre au maximum leurs déplacements
et réduire
le nombre des
interventions jugées non indispensables.
Ils
se doivent néanmoins
d’assurer
la continuité du service auprès des animaux nécessitant des soins
qui ne peuvent être différés, la
surveillance individuelle ou collective des maladies contagieuses
ainsi que
les
activités
en lien avec la qualité sanitaire des denrées alimentaires
d’origine animale. Les interventions qui
ne présentent pas de caractère d’urgence ainsi que
les interventions
chirurgicales
de convenance, les actes ostéopathiques, de chirurgie esthétique ou
de confort pourront être reportés.
Les
activités vétérinaires ne pouvant pas être différées pour des
raisons de risque sanitaire ou d’impact élevé en termes
économique ou de bien-être animal, doivent
être effectuées sur rendez-vous afin de limiter les déplacements
et le nombre de personnes présentes.Dans
le
cadre de la prophylaxie nationale des maladies animales, les
vétérinaires doivent mettre en œuvre les mesures d’hygiène et
de biosécurité visant à limiter un éventuel risque de
dissémination du virus, en limitant le nombre de personnes présentes
pour garantir la contention des animaux.
En
outre, pour pallier les difficultés de consultations et pour
répondre au problème de l'éloignement, les
vétérinaires sont
autorisés à pratiquer
la télémédecine, réaliser
des consultations à distance et recourir à des expertises en
ligne -
la
télémédecine, - recouvre
la téléconsultation, la télésurveillance, la télé-expertise et
la télésurveillance médicale vétérinaire – ils
devront toutefois en
informer le Conseil
régional vétérinaire, l’objectif étant de tirer les
enseignements permettant de pérenniser cette nouvelle approche de la
médecine vétérinaire. Néanmoins,
si
la télémédecine doit
faciliter le travail en zone éloignée, elle ne doit pas se
substituer à l’obligation de continuité de soins et de
réalisation de visites et d’examens cliniques des animaux pour la
délivrance de médicaments vétérinaires,
sauf pour les antibiotiques d’importance critique qui ne pourront
pas être prescrits en
ligne.
Le
vétérinaire est indispensable pour les soins des animaux
domestiques des personnes sinistrées.
En
cas
d’épidémies, il
a toute sa place en tant qu’acteur de la santé des animaux qui
tiennent
compagnie aux
personnes en situations de confinement.
Il
peut aussi servir de secouriste, voire d’aide médical ou
chirurgical compte tenu de ses connaissances dans ce domaine. Il
est également
compétent
pour la mise en place de circuits
alimentaires dans des conditions d’hygiène acceptables. Il
intervient pour juger de l’innocuité
des denrées
alimentaires d’origine
animale, de l’absence ou de la présence d’un risque de
contamination et
de
l’accès
à l’eau potable, notamment dans les zones rurales et périurbaine
des pays en voie de développement.
Il
faut garder à l’esprit que, dans
le cadre de
la planification
visant à anticiper les épidémies,
les
mesures
préventives
sont principalement conçus pour protéger
les personnes, ce qui est tout à fait normal, mais souvent l’aspect
animal est oublié. Par
ailleurs, les
plans de secours d’urgence
lors
d’épidémies,
font
une grande place à la désinfection – activité
que les vétérinaires dominent -
pour faire barrage à la propagation des agents pathologiques
responsabl es afin
de limiter la
contagion et les
infections
secondaires.
L’OIE et l’AMV nous rappellent également, en cette période de crise santaire sévère que, dans le cadre de leurs activités, les médecins vétérinaires ont la responsabilité de protéger leur santé, celle de leurs collaborateurs et celle de leurs clients; ils doivent s’assurer que des niveaux appropriés de biosécurité soient mis en oeuvre, et que leurs clients soient informés des mesures de précaution en place et que les comportements appropriés soient respectés, afin d’éviter la propagation du Covid-19.
Dr.
Khaled El Hicheri
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