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Le coranovirus SRAS-CoV-2 une arme biologique de destruction massive

Le coranovirus SRAS-CoV-2 une arme biologique de destruction massive

Depuis le nuit des temps, les maladies infectieuses ont été les ennemies irréductibles de l’espèce humaine et des espèces animales. Les microbes qui provoquent ces maladies sont des tueurs de masses implacables et ni les catastrophes narurelles, ni les guerres n'on tué autant d'êtres humains depuis la préhistoire à nos jours. La pandémie de Covid-19 montre à quel point l’Humanité, malgré les progrés scientifiques et technologiques réalisés, reste vulnérable aux agents pathogènes viraux, bactériologiques ou parasitaires, responsables de l’émergence de maladies infectieuses ou parasitaires qui débilitent et provoquent la mortalité de millions de personnes et d’animaux. Malgré les avancées que nous avons faites dans la productions de vaccins et de médicaments pour combattre les maladies infectieuses, notre croissance en nombre et en possibilités et moyens de déplacement rapides, nous a rendus plus vulnérables à ces microbes dont le nombre croît 40 millions de fois plus vite que les humains, avec des possibilités de mutation accrues et l’apparition de nouvelles souches virales et de bactéries résistantes.

Quelle est l’arme dont on peut dire autant ? une arme léthale, facile et pas chère à produire et à transporter, parfaitement économique, pernicieuse, incidieuse et silencieuse, difficile à attribuer à un groupe ou à un gouvernement hostile, et difficile à contrer par les stratégies militaires et par les armes conventionnelles. C’est l’arme de destruction massive parfaite qui à fait ses preuves sur le terrain où elle est en mesure d’affaiblir et de tuer un très grand nombre de soldats et de paralyser l’activité économique chez l’ennemi. Aussi, n’est-il pas étonnant que les militaires tentent depuis longtemps de produire - dans les laboratoires des armées et pour une éventuelle utilisation - ces agents pathogènes comme une arme de guerre, une arme des plus terribles et qui ne fera pas de distinction entre civils et combattants.

La pandémie de Covid-19 vient de marquer le retour d'un vieil ennemi et de nous rappeller que les maladies infectieuses, des temps bibliques et du Moyen-âge, n’ont pas disparu. Bien au contraire, le nombre de nouvelles maladies infectieuses a presque quadruplé au cours du siècle dernier et depuis un demi-siècle, le nombre annuel de déclarations de foyers de maladies infectieuses a plus que triplé. Ceci s’explique par le nombre croissant d’habitants sur la planète terre qui a presque doublé au cours des 50 dernières années. Cette population s’est concentrée dans des villes densément peuplées où, en cas de départ d’un foyer de maladie infectieuse, davantage de personnes seront infectées et contamineraient un plus grand nombre d'autres personnes. Nous avons également plus de bétail, d’animaux de rente et d’animaux de companie dans l’ère moderne que nous n'en avions jamais eu auparavant. Les virus qui agressent ces animaux ou qui sont véhicules par eux, peuvent être transmis à l’Homme. Ces maladies transmissibles de l’animal à l’homme ou “zoonoses” sont nombreuses; ne dit-on pas que plus de 65% des maladies humaines sont d’origine animale!

La menace constante de ces maladies - autant que tout autre facteur - a freiné le développement et l'expansion humaine. C’est ainsi qu’au début du 19ème siècle, l'espérance de vie humaine dans le monde, n'était que de 29 ans, parce que beaucoup d'entre-nous mouraient en bas âge de maladie, ou d'infection. Puis le génie de l’Homme a tout changé en réduisant ces hécatombes par l’amélioration des conditions d’hygiène corporelle et environnementale et la découverte des vaccins et des antibiotiques. Les mégapôles d’aujourd’hui et le le monde moderne que nous connaissons sont la conséquence des avancées scientifiques - autant que de l’industrialisation et du développement économique et social - qui ont permis la défaite de l'infection. La menace des maladies infectieuses reste toujours présente comme vient de le prouver COVID-19. Les antibiotiques ont sauvé des centaines de millions de vies depuis la découverte de la pénicilline en 1928, mais la résistance bactérienne à ces médicaments, augmente d'année en année et risque de constituer l'une des plus grandes menaces pour la santé publique mondiale. Rien qu'en Europe, plusieurs dizaines de milliers de personnes meurent chaque année d'infections résistantes aux antibiotiques et nous risquons de revenir à une époque où même des infections banales pouvaient tuer.

Comme le démontre douloureusement Covid-19, notre économie mondiale interconnectée contribue à la fois à propager de nouvelles maladies infectieuses et, avec ses longues chaînes d'approvisionnement, est particulièrement vulnérable aux perturbations qu'elles peuvent causer. La Banque Mondiale avait estimé le coût de la grippe de 1918 à plus de 4000 milliards de dollars pour l’économie mondiale. Les premières estimations des perte économiques causés par Covid-19 ont déjà largement dépassé la barre des mille milliards de dollars. Quelle guerre ou quelle catastrophe aurait coûté aussi cher à la communauté internationale?

Si ces agents pathogènes sont des tueurs de masse aussi efficaces, c’est parce qu'ils se reproduisent d'eux-mêmes. Lorsqu'un virus infecte un hôte, cet hôte fabrique alors un nombre incalculable de virus, ce qui contribue à la propagation massive et extrèmement rapide de la maladie. Les bactéries, quant à elles, sont capables, dans des conditions favorables, de se répliquer seules. Les crises provoquées par ces pathogènes se distinguent ainsi des autres catastrophes naturelles dont la plupart se caractérisent par une limite dans l’espace et dans le temps. Ils sont en outre contagieux et rapidement transportés par une multitude de vecteurs, d’une personne infectée à plusieurs autres, d’un lieu à un autre, d’un pays à un autre ou d’un continent à un autre. Un pathogène infectieux peut ainsi se transmettre avec une rapidité déconcertante à un grand nombre de personnes sensibles, très éloignées les une des autres, par contact ou par air, ce qui le rend si difficile à combattre. Nous restons les vecteurs les plus probables de ces armes biologiques; la capacité de se rendre n'importe oû dans le monde, en quelques heures - et de transporter avec ou en nous un virus - permet aux agent pathogènes de se propager et à de nouvelles maladies d'émerger et de se développer alors qu'elles avaient pu disparaître dans le passé.

Covid-19 est une maladie du moment, émergeant dans une ville surpeuplée d’une Chine prospère, avant de se propager au reste du monde en quelques mois. Mais notre réponse a été à la fois moderne et pratiquement médiévale. Les scientifiques du monde entier utilisent des outils de pointe pour séquencer le génome du coronavirus, transmettre des informations sur sa virulence et collaborer à la recherche de vaccins et traitements, bien plus rapidement que ce qui aurait pu être fait auparavant, alors que les mesures de confinement et autres restrictions datent d’un autre âge.

Dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes désormais beaucoup plus susceptibles de mourir de maladies non transmissibles comme le cancer, les maladies cardiaques ou la maladie d’Alzheimer que d’une infection contagieuse. Le déclin des maladies infectieuses est la meilleure preuve que la vie sur notre planète s'améliore vraiment. Les taux de mortalité par maladie infectieuse ont chuté de près de 0,8% par an, tout au long du siècle dernier mais il faut prendre au sérieux la possibilité que les pandémies puissent continuer à constituer un véritable risque catastrophique planètaire, qu’elles soient l’oeuvre de la nature ou de l’Homme. Notre devoir est de combattre et d’éradiquer ces maladies et non de les utiliser comme arme de guerre pour nous auto-détruire.

Dr. Khaled El Hicheri

Commentaires

  1. Excellent article qui m a appris beaucoup, merci

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  2. LES INTERVENTIONS KHALED HICHERI SONT TOUJOURS PERTINENTES ET LEUR TENEUR PERMET AU MONDE NON IMPLIQUE DANS NOS MEDECINES HUMAINES ET ANIMALES DE SAISIR ET D ETRE AU COURANT DE CE QUI SY PASSE CHAPEAU MON CHER CONFRERE

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