Trump
: la révolte
contre
le
confinement
Le
président des Etats Unis, Donald Trump, a incité ses concitoyens à
la rébellion contre les mesures
de confinement dans certains Etats ayant à leur tête un gouverneur
démocrate qui invite la population à se confiner et à rester chez
elle pour limiter les contacts entre personnes contaminées et
personnes indemnes et limiter ainsi la progression du coranovirus
responsable de COVID-19. Ce comportement irresponsable du premier
magistrat de l’Etat a été dénoncée avec véhémence par les
gouverneurs de ces Etats qui estiment que le président Donald Trump
met en danger la population alors que les Etats-Unis dénombrent près
de 100 000 décès dus au nouveau coronavirus et que la moitié de
l'humanité est appelée à rester chez elle pour limiter la
propagation de la
maladie.
Une attitude qui suscite la consternation aux USA et dans le monde
alors que son pays est devenu l’épicentre
mondial de la pandémie de coronavirus avec plus
de cas confirmés (1,5 million) et de décès, dus à Covid-19, que
tout autre pays.
Après
ces appels à la révolte – les armes à la main - pour le
déconfinement, des manifestations, parfois violentes, ont eu lieu
dans plusieurs Etats aux cris de «
Libérez le Minnesota ! », « Libérez le Michigan ! », « Libérez
la Virginie ! », conformément
aux tweets du président des Etats-Uni, et:
«sauvez votre formidable deuxième amendement. Il est assiégé !»,
faisant
référence au
droit constitutionnel des américains à porter des armes. Une grande
partie des américains n’avaient nul besoin de tels encouragements
de leur président car des les premiers cas déclarés de COVID-19,
sans qu’on les y incitent, ils se sont précipités pour acheter
des armes
dans
les armureries et les grandes surfaces dont les chiffres d’affaire
ont doublé en l’espace de quelque semaines.
Des
personnes parfois armées – souvent des militants de milices
d’extrême droite - fortes de l’appui du président Trump,
s'apprêtaient à défier les autorités de ces Etats, en manifestant
dans
la rue et en appelant leurs gouverneurs à déconfiner et à lever
les blocages de l'économie. Dans ce contexte, le gouverneur
démocrate de l'Etat de Washington – premier Etat contaminé,
considéré comme l’épicentre de l’épidémie il y a 10
semaines, alors en tête par le nombre de décès mais qui se classe
maintenant au
17e rang des Etats infectés au 7 mai - qui
a lutté avec succès contre le coronavirus, s'est indigné des
tweets du chef de l’Etat qui encouragent, à
ses dires,
«
des actes dangereux et illégaux ».
«
Il met des millions de personnes en danger d'être contaminé par le
coronavirus.
Les
tirades irrationelles
du
Président et ses tweets appelant à libérer des Etats pourraient
aussi mener à des violences »,
a-t-il tweeté.
Devant
cette levée de bouclier, le président américain, qui espérait
forcer
la main aux gouverneurs des Etats et leur
imposer le déconfinement pour une reprise précoce de l’activité
économique a
reculé et adopté un ton plus conciliant dans les
nouvelles directives fédérales concernant le déconfinement qui ne
seraient plus obligatoires mais qui seraient destinées à
accompagner et à renforcer les décisions des Etats.
La
révolte pour le déconfinament et pour une reprise économique
précoce a échoué et n’a fait que renforcer la méfiance de la
plupart des Etats envers la Maison Blanche qui n’a pas réussi à
concevoir une réponse unifiée en mesure de combattre efficacement
la pandémie. Méfiance également envers le président Trump qui ne
semble préoccupé que de remporter une victoire à offrir aux
américains coûte-que-coûte, pour redorer son blason maculé par de
multiples “affaires” - et remporter les prochaines élections -
même si ses concitoyens doivent en payer le prix, chèrement.
Le
succès de l’Etat de Washington n’est pas le fruit du hasard mais
plutôt celui d’une
approche unifiée impliquant les autorités et les employeurs; les
géants de la technologie Amazon et Microsoft, tous deux installés
à
Seattle, ont participé à toutes les décisions et aux prises de
mesures restrictives et ont encouragé leurs dizaines de milliers
d'employés de la région à travailler à domicile. Le gouverneur de
Washington a déclaré l'état d'urgence; il a envoyé un message aux
autorités locales et aux maires
pour parler d'une seule voix. Cela a incité le public à appliquer
les mesures,
très rapidement. Onze jours plus tard, le gouverneur interdisait les
rassemblements de plus de 250 personnes dans les comtés les plus
peuplés et, le 13 mars, il a ordonné la fermeture des centres
communautaires et des écoles. Les restaurants ont suivi. La première
phase consistant à faire travailler les gens à distance et à ne
pas venir au centre-ville, a vraiment commencé à stopper la
propagation du virus. Les rues de Seattle se sont vidées trois jours
seulement après que l’Etat de Washington eut enregistré - le 29
février - le premier décès du pays par Covid-19.
Dans
tout le pays, la
crainte était que
l’Etat de New York ne devance celui de Washington comme épicentre
de l'épidémie de coronavirus. La ville de New York est en effet,
est une plate forme commerciale largement connectée au commerce
mondial. C’est
également l'une des villes les plus peuplées du pays où
existe un réseau dense de transports
en commun, ce qui en fait un endroit idéal pour la propagation d'un
virus très contagieux.
Le
gouverneur de New York, a d'abord adopté une approche optimiste,
après que le premier cas de coronavirus de New York ait été
annoncé le 1er mars, dans une démarche politicienne proche de
celle de Donald Trump, mais il a par la suite définitivement inversé
le cap - de crainte que les avertissements de la communauté
scientifique ne soient étouffés et ne parviennent pas au public -
bien avant que New York ne devienne l'épicentre de la pandémie non
seulement aux USA mais aussi dans le monde. Le 30 avril, lors de sa
conférence de presse quotidienne, le gouverneur - désormais
apprécié par le public national pour son approche ferme - a
déclaré à CNN: "aucun
État n'a réagi plus vite, du premier cas au confinement totale".
Le
président Trump ne s’attaque pas seulement aux gouverneurs
démocrates qu’il accuse de s’opposer au déconfinement et de
nuire à la reprise économique. Il a intensifié ses attaques contre
la Chine qu’il accuse d’avoir développé le nouveau coranovirus
dans ses laboratoires. Son Secrétaire d’Etat a notamment déclaré
qu'il y avait "une
quantité importante de preuves"
que le coronavirus était sorti d'un laboratoire chinois. Ces
allégations
ont été mises en doute par les services de renseignements allemands
qui considèrent qu’il s’agit là d’une “tentative
délibérée de détourner l'attention du public des propres échecs
du président Donald Trump pour contenir la maladie”.
Le
magazine allemand Der Spiegel a rapporté
que l'agence de
renseignements
allemande BND avait demandé aux membres de l'alliance de
renseignement "Five Eyes", dirigée par les États-Unis -
qui groupe les USA, la Grande-Bretagne, le Canada, l'Australie et la
Nouvelle-Zélande - des preuves à l'appui de ces accusations. Aucun
des membres de cette alliance, n'a voulu accorder son soutien aux
déclarations du Secrétaire d’Etat américain de Pompeo.
Dr.
Khaled El Hicheri
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