COVUD-19:
Les pays les mieux placés pour assurer la relance
Les
pays les mieux placés pour assurer une relance, dans les meilleures
conditions de rapidité et d’efficacité, sont ceux dont la
population, disciplinée, fait confiance aux autorités dirigeantes
et
cultive un fort sentiment de solidarité
nationale; ceux
qui assurent le meilleurs controle de la chaîne d'approvisionnement
et de distribution, qui se distinguent par le plus faible taux de
corruption au niveau du gouvernement et des administrations centrales
et régionales, qui ont mis en place les mesures de restriction le
plus rapidement et de la manière la plus afficace, qui ont annoncé,
à temps, la fermeture des établissements d’enseignement, des
administrations
publiques
et des entreprises privées non essentielles, qui ont assuré un
controle stricte aux frontières, qui ont distribué les masques à
leurs populations, dès la première alerte, alors que le pays
n'avait que quelques cas positifs. Les autorités de ces pays ont
également
le sentiment que cette pandémie est une crise mondiale majeure et
que la résilience des pays dépendra sans aucun doute de la façon
dont le reste du monde s'adaptera et maintiendra l'ouverture des
échanges. Ces pays parlent déjà de desserrer certaines des
restrictions imposées; toutefois, c’est le
comportement de leurs populations qui constitue
le meilleurs garant du succès du déconfinement, du rétablissement
et de la relance économique et sociale.
Bien
que la gestion de la crise sanitaire immédiate soit vitale et
nécessaire à la stabilité économique, les experts ont déjà
commencé à évaluer à quoi pourrait ressembler une reprise une
fois le virus maîtrisé et quels pays devraient le mieux rebondir.
Cette évaluation a été faite sur
la base de facteurs tels que la stabilité politique, la gouvernance
d'entreprise, l'environnement des risques et la logistique et la
transparence de la chaîne d'approvisionnement. En associant ces
facteurs à la réponse initiale du pays au virus, il a été
possible d’identifier des pays dans le monde – un en Amérique,
un en Europe et un en Asie - qui ont une forte probabilité de
maintenir la stabilité et la résilience pendant la crise et
d’assurer la reprise dans de bonnes conditions.
Les
États-Unis,
malgré une gestion peu orthodoxe - chaotique et désastreuse - de la
crise du coranovirus (plus
de 1,320 million de personnes infectées dont 78.000 sont décédées
au 8 mai 2020),
restent essentiels à l'économie mondiale - ils représentent près
d'un quart du PIB mondial – dont la reprise dépend fortement de la
façon dont les États-Unis s'en tirent. L'économie américaine est,
en effet, mieux placée pour se remettre de chocs importants et de
changements potentiels à plus long terme, que la plupart des autres
pays du monde. Les restrictions du marché du travail y sont
généralement plus légères – bien que le nombre de chômeurs ait
dépassé 30 million - facilitant une plus grande réallocation de
la main-d'œuvre. Les États-Unis disposent d’un environnement
commercial à faible risque et d’une chaîne d'approvisionnement
solide; pour favoriser la reprise, ils USA
souhaitent une nouvelle forme de mondialisation qui permette à
l’argent, les biens, les services, la main-d’œuvre et les idées
de circuler librement, au niveau national mais aussi international.
Les experts économistes prévoient pour leur part une récession
avec des impacts immédiats négatifs, sans précédent, puis une
reprise relativement rapide, les derniers trimestres de l'année.
Contenir
le virus s'est révélé difficile et le chômage a déjà atteint
des niveaux historiques records, en grande partie en raison des
fermetures obligatoires de plus de la moitié des États américains.
Mais le gouvernement américain a rapidement adopté des mesures de
relance pour stabiliser l'économie, et les stratégies de
distanciation sociale semblent avoir un effet, devraient atténuer
l'impact global du virus, permettant une reprise économique plus
rapide.
Sur
un autre plan, la pandémie de COVID-19 a mis
à jour
le manque de soins de santé universels aux États-Unis qui
a
réduit la
capacité des autorités locales à gérer la crise et à réduire le
nombre des mortalités. Les USA devraient
investir dans de nouvelles formes de santé publique et créer des
formes durables de protection sociale et de résilience
institutionnelle, s'ils veulent revenir à la densité commerciale
des sociétés interconnectées d’il y a moins
de deux
mois.
Le
Danemark se
distingue pour son contrôle de la chaîne d'approvisionnement et sa
faible corruption gouvernementale, pour ses prises de décision
rapide lorsqu'il s'agit d'adopter des mesures de distanciation
sociale et autres mesures de restriction. Il a annoncé la fermeture
des écoles et des entreprises privées non essentielles le 11 mars
et a fermé ses frontières aux étrangers le 14 mars, alors que le
pays n'avait que quelques cas positifs. La culture danoise, qui a
tendance à faire confiance à l'autorité et à être solidaire pour
une cause commune, a également eu un impact sur l'efficacité des
mesures. la plupart des gens ressentent le devoir moral de faire des
sacrifices au nom de la santé publique; ils apprécient les
programmes d'aide financière du gouvernement, annoncés le 14 mars
(qui comprennent la couverture d'une partie des coûts des salaires
des travailleurs), des mesures, comme le paiement de 90% des salaires
des les salariés horaires et 75% de ceux des salariés touchés par
la crise sont salués comme un modèle pour le reste du monde, en
«gelant» essentiellement l'économie jusqu'à la fin de la tempête.
Cependant, le modèle ne sera pas bon marché; les mesures devraient
coûter 13% du PIB total.
Singapour
a une économie forte, un faible risque politique - le pays n'a pas à
s'inquiéter des troubles sociaux ou de la déstabilisation
économique - une infrastructure solide et une faible corruption. Le
pays est intervenu rapidement pour contenir le virus et a connu l'une
des courbes d’infection, les plus plates de la pandémie. La
population a une grande confiance dans le gouvernement - qui est
relativement transparent - et se conforme à ses directives. Le pays
a retiré les passeports et les laissez-passer de travail de ceux qui
violent ces directives. Les résidents croient généralement en
l'avenir et cela a permis l'adoption de la technologie. De nombreuses
entreprises ont rapidement adopté le travail à domicile et le
gouvernement a publié l'application “Trace Together” pour aider
à suivre le virus. En outre, les habitants croient en
l'avenir
et cela a favorisé l'adoption des nouvelles technologies. De
nombreuses entreprises ont rapidement mis en œuvre des politiques de
travail à domicile et le gouvernement a publié l'application “Trace
Together” pour aider à suivre le virus.
Que
nous réserve l’avenir ?
Un grand nombre de personnes ont déjà perdu leur emploi – et ne
sont pas sûrs de le retrouver - ou n’ont pas perçu de salaire
depuis deux mois. Certains sont encore en poste - parcequ’ils
peuvent
travailler à distance - et
percoivent
un salaire réduit.
De toute évidence, bien que le coronavirus ait
mis à mal l'économie. il existe un certain nombre d'avenirs
possibles, tous dépendant de la façon dont les gouvernements et la
société réagissent au coronavirus et à ses conséquences
économiques. La
crise du coranovirus
pourrait
ainsi être utilisée pour
reconstruire, produire quelque chose de meilleurs et de plus humain.
Mais il y a toujours le risque de glisser vers quelque chose de pire.
Nous avons besoin d'un type d'économie très différent si nous
voulons construire un avenir socialement juste et écologiquement
sain. Pour cela il faudrait analyser les crises qui ont précédé et
reconsidérer les fondamentaux de l'économie moderne actuelle tels
que: les chaînes d'approvisionnement mondiales, l’organisation
du travail, les
salaires et la productivité.
Dr.
Khaled El Hicheri
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